Prise de poids : comment identifier les patients les plus à risque?
- Katsoulis M & al.
- Lancet Diabetes Endocrinol
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Selon les données prospectives de plus de 2 millions d’adultes britanniques suivis 10 ans, les 18-24 ans sont ceux qui ont le risque absolu ou relatif d’évoluer vers un indice de masse corporelle (IMC) anormal qui est le plus élevé, comparativement à d’autres classes d’âge. Ce travail, qui a permis également de stratifier le risque de groupes de sujets catégorisés selon leur âge, sexe, niveau socio-économique et origine ethnique (soit plus de 900 groupes), est utile pour identifier les populations qui seraient les plus bénéficiaires d’actions ciblées.
Malgré les messages de prévention mis en place par les pouvoirs publics des différents pays occidentaux, l’incidence du surpoids et de l’obésité ne cesse de progresser. Aussi, l’idée de cibler les messages et les actions auprès des personnes les plus à risque est séduisante, à condition de pouvoir les identifier facilement. Des chercheurs britanniques ont conduit une analyse en ce sens à partir des données de santé nationales.
Méthodologie
Les chercheurs ont utilisé les données longitudinales relatives aux patients inclus dans la plateforme britannique CALIBER au sein de laquelle les données relatives à 400 cabinets de soins primaires anglais sont rassemblées. Les mesures anthropométriques des adultes de 18 à 74 ans présents dans cette base ont été analysées et suivies sur les données enregistrées prospectivement durant 10 ans.
Principaux résultats
Un total de 2.092.260 sujets de 18 à 74 ans ont été inclus dans l'analyse. Le suivi à 10 ans montre que les plus jeunes (18-24 ans) ont un poids moyen passant de 80,8 à 90,2 kg sur 10 ans, alors qu’il passe de 83,9 kg à 82,2 kg chez les 65-74 ans sur la même période. Les 18-24 ans sont également ceux pour lesquels la distribution de l'IMC est la plus large.
Une fois les participants catégorisés selon leur statut d'IMC, 13%, 22% et 29% sont passés d’un poids normal à un surpoids après 1, 5 et 10 ans. Concernant ceux qui étaient initialement en surpoids, 11%, 21% et 29% sont devenus obèses après ces mêmes délais. A l’inverse, 15%, 18% et 19 % à 1, 5 et 10 ans respectivement sont passés d’une catégorie obèse à celle de surpoids.
Le risque relatif et le risque absolu de passer d’un IMC normal à un IMC anormalement élevé sont tous deux les plus élevés chez les 18-24 ans : respectivement 4,22 [3-86-4-62] et 37% à 10 ans. Dans une moindre mesure intervenait aussi un statut socio-économique faible (OR : 1,23), le fait d’être un homme (OR 1,12) et le fait d’être une personne noire (OR 1,13).
Parallèlement, les 35-54 ans avaient les risques absolu et relatif les plus élevés de rester obèses à 10 ans : avec respectivement 84% et OR de 2,09 [1-97-2-22] vs les 65-74 ans.
Les chercheurs ont stratifié l’ensemble des données selon la catégorie d'IMC, l'âge, le sexe, le niveau socio-économique et l'IMC initial, soit près de 900 strates rassemblant chacune au moins un millier de patients. Dans toutes les strates, le risque d’évoluer vers un IMC anormal est plus élevé chez les plus jeunes que dans les groupes d'âge plus avancé : pour exemple, le risque d’évoluer d’un IMC normal à un surpoids est, pour les 18-24 ans, de 68% contre 44% pour les 65-74 ans.
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