Prévention des fractures et supplémentation en calcium et vitamine D : oui, mais pas chez tout le monde !

  • Zheng SL & al.
  • JAMA

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Selon les recommandations de l’US Preventive Services Task Force (USPSTF), les preuves actuellement disponibles sont insuffisantes pour évaluer le ratio risque/bénéfice d’une supplémentation en calcium et/ou vitamine D, en prévention primaire des fractures chez les individus en ambulatoire, chez les hommes asymptomatiques ou les femmes préménopausées. De même, les preuves sont insuffisantes pour juger du bénéfice/risque d’une supplémentation quotidienne en calcium ≥1.000mg et en vitamine D ≥400UI en prévention primaire des fractures chez les femmes post-ménopausées non institutionnalisées. Par ailleurs, l’USPSTF ne recommande pas l’utilisation de doses inférieures à celles précitées pour les femmes post-ménopausées.  En revanche, des données avec un niveau de preuve suffisant indiquent qu’une supplémentation en vitamine D et en calcium augmente l’incidence des calculs rénaux. Ces recommandations ne sont en aucun cas applicables à des individus ayant des antécédents de fractures ostéoporotiques, à risque élevé de chute ou ayant reçu un diagnostic d’ostéoporose ou de déficit en vitamine D.

Pourquoi est-ce important ?

Les recommandations françaises du traitement médicamenteux de l’ostéoporose post-ménopausique, publiées en 20121, indiquent que «l’efficacité de la supplémentation calcique administrée seule, dans le but de prévenir les fractures ostéoporotiques n’est pas clairement démontrée». Une actualisation 2016/2017 de ces recommandations a été établie sous l’égide de la Société Française de Rhumatologie, du GRIO, de la Société Française de Gériatrie et de Gérontologie et du Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Celle-ci indique que pour le calcium, « les apports quotidiens optimaux recommandés par le PNNS sont d’au moins 1.000 mg/j à 1.200 mg/j chez les femmes ménopausées âgées de plus de 50 ans (PNNS), en privilégiant les apports alimentaires (Accord professionnel). Il n’existe aucune preuve de l’efficacité de la supplémentation calcique seule dans la prévention des fractures ostéoporotiques »2.

Méthodologie

Revue de la littérature à partir des données existantes sur la supplémentation en calcium et vitamine D (monothérapie ou association) en prévention primaire des fractures chez les adultes non institutionnalisés. Les études conduites auprès de sujets présentant des troubles du métabolisme osseux (ostéoporose ou déficit en vitamine D), prenant des traitements ayant un impact sur l’ostéoporose (ex. corticoïdes) ou ayant des antécédents de fractures ont été exclus des analyses.