Présidentielle : les « déserts médicaux », alpha et oméga des propositions des candidats pour la santé ?
- Serge Cannasse
- Editorial
L’épidémie de COVID-19 a obligé les candidats à l’élection présidentielle à donner une place importante à la santé dans leurs programmes, où elle était singulièrement mineure dans les campagnes précédentes. Leurs propositions répondent à une préoccupation forte des Français, l’accès aux soins, au travers de la problématique des « déserts médicaux », plus ou moins imposée par les médias sans toujours un grand souci de la nuance. Elles consistent essentiellement à proposer d’augmenter le nombre des professionnels et leurs rémunérations, notamment dans les hôpitaux publics et les EHPAD, l’actualité aidant. Les soins primaires trouvent un regain de légitimité, et les solutions avancées passent là aussi par des moyens supplémentaires en infirmières, aides-soignantes, assistants médicaux, etc. La question de la rémunération des généralistes est sans doute renvoyée aux prochaines discussions conventionnelles.
Les candidats sont beaucoup moins diserts sur deux questions fondamentales : la santé publique, dont la prévention, et l’organisation des soins primaires, dont leur articulation au système hospitalier. On peut mettre à leur décharge la complexité de ces sujets et, à vrai dire, leur aspect technique plutôt rebutant, souvent difficile à traiter en termes simples aboutissant à des propositions claires.
Le Collège de la médecine générale a été créé en 2010. Il rassemble toutes les organisations (syndicats représentatifs, structures scientifiques, structures académiques, structures de formation, associations) « œuvrant pour la discipline médecine générale », selon les propres termes de sa présentation (https://lecmg.fr/le-college/). Son 22ème congrès a mis en évidence la maturité de son projet. Y assistait un public jeune, dynamique et absolument pas complexé par rapport aux autres spécialités. Le plus frappant est sans doute que chaque problème médical était abordé dans l’ensemble de ses composantes : recherche, données scientifiques, conduites à tenir, structuration du parcours de soins, adaptation aux réalités locales, le tout en lien avec des interlocuteurs aussi bien libéraux, hospitaliers qu’administratifs (ministère, assurance maladie, …).
Dans leur bilan de la gestion française de l’épidémie de COVID-19, plusieurs observateurs (économistes, sociologues, politologues, …) ont fait remarquer la richesse potentielle des propositions et initiatives des acteurs de la santé. Les politiques doivent leur donner raison et, tout en avançant leurs propres problématiques, leur faire enfin confiance pour rénover le système de santé. Ça ne se fera pas en jour, personne n’ayant des solutions clef en main. Mais il faut le marteler sans cesse : il existe de nombreux professionnels qui vont de l’avant, il faut leur emboiter le pas.
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