Préservation de la fertilité avant transition de genre
- Eustache F & al.
- Andrology
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
Une enquête récente, menée auprès des centres français du réseau CECOS (Centre d’Étude et de Conservation des Œufs et du Sperme humain) a évalué l’offre de soins de préservation de la fertilité et de don de spermatozoïdes pour les personnes transgenres en France. Ses résultats soulignent une nette différence de recours à une procédure de préservation de la fertilité et de succès de cette procédure en fonction de l’âge et de l’initiation ou non d’un traitement de transition de genre (hormonal/chirurgical) qui peut compromettre la fertilité.
Méthodologie
Cette enquête anonyme multicentrique a été réalisée entre janvier 2019 et octobre 2020 au sein de 28 centres français du réseau CECOS.
Principaux résultats
Sur les 581 personnes transgenres reçues dans les 28 centres participants (sur 31 en France) pendant la période d’évaluation, 378 étaient des femmes transgenres (transition d’homme à femme – HvF) et 203 des hommes transgenres (transition de femme à homme - FvH ). Les hommes transgenres reçus étaient un peu plus jeunes que les femmes transgenres (20 ans versus 24 ans en moyenne). Et parmi les hommes transgenres, 40% avait moins de 18 ans. Les données indiquent que globalement les hommes transgenres étaient moins désireux de s’engager dans une procédure de préservation de la fertilité que les femmes transgenres.
- Parmi les femmes transgenre, 65% ont eu recours à une préservation de leurs spermatozoïdes. Parmi les 84 femmes transgenres qui ne le souhaitaient pas ou hésitaient à la première consultation, 5 l’ont finalement fait. Sur les 97 femmes qui avaient initié un traitement hormonal de transition, 62% n’ont pas terminé la procédure de préservation de la fertilité par refus, azoospermie ou échec au recueil de spermatozoïdes. En revanche, 75% des femmes transgenres qui n’avaient pas engagé de traitement de transition ont terminé avec succès la conservation de leurs spermatozoïdes.
- Parmi les hommes transgenres désirant entamer une procédure de préservation de la fertilité, 35% ont bénéficié d’une conservation d’ovocytes. Chez les hommes transgenres âgés de moins de 18 ans, seuls près de 20% souhaitaient une procédure de préservation de leur fertilité et 11% l’ont réalisée (n=9). Aucun des mineurs déjà engagés dans un traitement de transition n’avait souhaité intégrer une procédure de préservation de la fertilité. A contrario, près d’un quart des mineurs qui n’avaient pas encore initié un traitement de transition souhaitaient engager une procédure de préservation de la fertilité. Chez les plus de 18 ans, 37% souhaitaient préserver leur fertilité et 11% y sont parvenus. Seuls 34,5% de ceux qui avaient initié un traitement de transition le souhaitaient et 5% y sont parvenus contre respectivement 39% et 16% de ceux qui n’avaient pas initié de traitement de transition.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé