Présentation par le siège : le déclenchement ne serait pas plus à risque de césarienne que le travail spontané

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Les auteurs d’une étude rétrospective française montrent qu’en cas de présentation par le siège, le déclenchement ne conduirait pas à une augmentation du risque de césarienne par rapport au travail spontané. Ainsi, il paraît légitime de proposer des déclenchements pour raison médicale lorsque le fœtus se présente par le siège, sous réserve d’un protocole de service précis et de critères d’acceptabilité. Cependant, il serait utile qu’une étude compare les critères de morbi-mortalités maternels et néonataux des déclenchements à ceux des césariennes programmées dans le cadre où le déclenchement serait envisagé.

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

Trois à quatre pour cent des naissances se font alors que le fœtus se présente par le siège. Cette situation expose à une morbi-mortalité fœtale et maternelle plus élevée que les naissances en présentation céphalique. Si le déclenchement de la naissance des fœtus qui se présentent par le siège était classiquement contre-indiqué et jugé avec prudence par les experts, l’absence de preuves conséquentes sur cette contre-indication a ouvert une évolution des pratiques obstétricales. Lorsqu’une indication médicale à la naissance existe, il est classique de privilégier le déclenchement si la présentation du fœtus est céphalique et la césarienne si elle se fait par le siège. Mais envisager le déclenchement pour un fœtus en position siège plutôt que la césarienne pourrait diminuer le taux d’utérus cicatriciel et de morbi-mortalité pour les grossesses ultérieures. D’où l’intérêt de cette étude, même si elle a été menée sur un effectif limité de patientes.

Méthodologie

Étude rétrospective ayant inclus 206 patientes ayant une grossesse unique avec un fœtus se présentant par le siège (182 en travail spontané et 24 en déclenchement) après 34 semaines d’aménorrhée (SA).

Principaux résultats

Au total, 181 patientes étaient à terme (après 37 SA), soit 87,9% de l’effectif global. Le groupe déclenchement était constitué d’une proportion plus importante de patientes ayant un IMC >25kg/m(Odds ratio (OR) 2,78). Le déclenchement était motivé par la rupture des membranes >12 heures pour 10 patientes (41,7%), l’oligoamnios pour 4 patientes (16,7%), des critères biométriques pour 3 patientes (12,5%), le prolongement de la grossesse et le dépassement du terme pour 3 patientes (12,5%), des anomalies du rythme cardiaque fœtal pour 2 patientes (8,3%) et une pathologie maternelle (un cas de diabète gestationnel et un cas d’hydramnios).

Les résultats n’ont montré aucune différence significative sur le taux de césarienne pratiquée entre le groupe déclenchement et travail spontané (OR 1,69 [0,71-4,04]). De même, aucune différence significative n’a été mise en évidence sur les critères de morbidité maternels concernant le taux de périnée lésé ou le taux d’hémorragie de délivrance. 

Concernant les paramètres de morbi-mortalité néonataux, aucune différence n’a été mise en évidence entre les deux groupes, ni sur le taux de score d’Apgar <7 à 5 minutes, ni sur le transfert en néonatologie, le traumatisme fœtal ou encore la valeur du pH.

Principales limitations

Etude de faible effectif et monocentrique.