Près d'un tiers des femmes enceintes ne sont pas vaccinées contre le Covid-19 : la Cnam réagit

  • Aude Lecrubier

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales par Medscape
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Constatant une sous-vaccination des femmes enceintes contre le Covid-19, la Cnam a décidé de multiplier les canaux d’information à destination des patientes et de renforcer la sensibilisation des professionnels de santé[1].

D’après une analyse du groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE (Cnam et ANSM), au 6 janvier 2022, 29,8% de femmes enceintes n’avaient reçu aucune dose de vaccin contre le Covid-19 et 39,4% avaient reçu une seule dose.

« Ces résultats suggèrent que la grossesse semble constituer un frein à la vaccination alors même qu’être vaccinée est fortement recommandé dans cette situation à risque de forme grave », indique la Cnam dans un communiqué.

Pour rappel, depuis le 3 avril 2021, les femmes enceintes, à partir du deuxième trimestre, sont prioritaires pour accéder à la vaccination avec un vaccin à ARNm et depuis le 21 juillet 2021, la vaccination des femmes enceintes est possible dès le premier trimestre de la grossesse.

« Les études disponibles n’ont pas montré de conséquences des vaccins à ARNm sur le déroulement de la grossesse. Alors qu’en revanche, des cas de forme sévère de Covid-19 chez des femmes enceintes non vaccinées ont été rapportés, en France et ailleurs, certains entraînant des séjours en soins critiques, avec intubations trachéales et décès de la mère durant la grossesse », souligne la Cnam.

 

Les facteurs de risque de non-vaccination 

Le rapport préliminaire d’EPI-PHARE met en évidence un certain nombre de facteurs de risque de non-vaccination.

Il révèle notamment qu’au 6 janvier 2022, le taux de femmes enceintes n’ayant reçu aucune dose de vaccin est bien plus important pour les femmes dans leur dernier trimestre de grossesse (41,7%) que pour celles dans leur premier trimestre de grossesse (21,0%) ou dans le deuxième (26,8%).

« Ce résultat traduit la plus grande possibilité de se faire vacciner avant son projet de grossesse fin 2021 qu’au printemps 2021, période coïncidant avec le début de la vaccination des femmes enceintes, qui n’était alors pas recommandée au cours du 1er trimestre de grossesse », explique la Cnam.

L’analyse montre aussi que le taux de non-vaccination est plus élevé chez les femmes enceintes les plus jeunes : 41,3% chez les 15-24 ans.

La précarité constitue également un facteur de non-vaccination : 34,3 % des femmes qui résident dans les communes les plus défavorisées contre 21,9 % de non-vaccination chez les femmes enceintes résidant dans des communes les plus favorisées.

Enfin, le rapport met en exergue de très fortes disparités régionales. Les régions ultramarines, Paca, la Corse étant les régions enregistrant la plus forte proportion de femmes enceintes non vaccinées.

 

Nouvelles actions ciblant les femmes et les professionnels de santé 

Outre le dispositif déjà mis en place par l’Assurance Maladie depuis juin 2021 et par lequel les femmes enceintes qui disposent d’un compte reçoivent à leur 4e mois de grossesse une notification les incitant à la vaccination et, dès leur 6e mois, un e-mail leur rappelant l’importance de la vaccination lors de la grossesse, en complément, des courriers seront désormais adressés à 21 000 assurées n’ayant pas de compte ameli, qui se trouvent entre leur 4e et 7e mois de grossesse.

En outre, des informations seront publiées sur le site ameli et relayées sur les réseaux sociaux de l’Assurance Maladie et dans la prochaine newsletter ameli&vous adressée à plus de 22 millions d’assurés.

Dans le cadre des actions d’Aller vers, les CPAM mettront des supports d’information à disposition de leurs partenaires (CAF, maisons France Services, associations tel que les Restos Bébés du Cœur par exemple).

Aussi, les CPAM poursuivront leurs actions avec les ARS pour faciliter la vaccination à domicile des femmes enceintes.

Enfin, des messages seront directement adressés aux professionnels de santé libéraux en charge du suivi de ces grossesses : gynécologues, sages-femmes, médecins et pharmaciens, notamment via les réseaux sociaux et la newsletter « 3 minutes », envoyée chaque mois à plus de 130 000 médecins libéraux.

Cet article a été écrit par Aude Lecrubier et initialement publié sur le site Medscape.