Près d’un insuffisant cardiaque sur deux a une carence martiale
- Cohen-Solal A & al.
- ESC Heart Fail
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
A retenir
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L’étude prospective transversale CARENFER a établi que 49,6% des patients atteints d’insuffisance cardiaque (IC) avaient une carence martiale au sens de la définition de l'ESC de 2016. Elle était considérée comme absolue dans 59% des cas et plus fréquente en situation de décompensation et chez ceux qui avaient une fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) légèrement réduite ou préservée, par rapport à ceux qui avaient une FEVG réduite.
Pourquoi est-ce important ?
La carence martiale, qui aggrave le pronostic de l’insuffisance cardiaque, concernerait 35% des patients et jusqu’à 60% de ceux ayant une maladie décompensée. Les recommandations de l’ESC et de la HAS insistent sur la nécessité de conduire un dosage de la ferritinémie et du coefficient de saturation de la transferrine (CST) pour identifier ces patients. Cependant, beaucoup échappent au diagnostic. Aussi, l’étude française CARENFER a proposé d’évaluer la prévalence de la carence martiale dans des services de cardiologie et de gériatrie français.
Méthodologie
L’étude transversale a été menée entre mai 2019 et mars 2020 dans 48 services de cardiologie ou de gériatrie participants. Les patients inclus devaient avoir une insuffisance cardiaque et avoir été admis pour une pathologie liée ou non à l’IC. Ils remplissaient un questionnaire sociodémographique et médical. La carence martiale était définie comme absolue à partir d’une ferritine sérique < 100 μg/L, et la carence martiale était considérée comme fonctionnelle pour un taux compris entre 100 et 299 μg/L et un CST <20%, ce dernier paramètre étant proposée par l’ESC pour échapper aux limitations du dosage de la ferritine en cas d’inflammation.
Principaux résultats
Au total, 1.733 patients ont été inclus dont 61,6% d’hommes et avec un âge médian de 78 ans. Il existait au moins une comorbidité à l’IC pour 83,3% des patients (dont 60% d’hypertension artérielle). L’IC était décompensée dans 60,1% des cas et associée à une fraction d’éjection réduite, préservée ou moyenne dans 44,2%, 35,1% et 20,7% des cas respectivement.
La carence martiale, évaluable chez 1.579 patients, a été retrouvée chez 49,6% d’entre eux, plus souvent chez les femmes que les hommes (57,9% vs 44,4%, p<0,001) et chez les sujets en situation de décompensation que les autres (58,1% vs 39,0%).
Cette carence se traduisait par une anémie chez 59,5% et 36,1% des patients ayant une IC décompensée ou non, respectivement. Enfin, les patients ayant une FEVG préservée avaient plus souvent une carence martiale (57,5%) que ceux ayant une FEVG modérément réduite (47,4%) ou réduite (44,3%).
Par ailleurs, lorsqu’elle était considérée à partir du CST, la carence martiale apparaissait plus fréquente chez les patients qui avaient une IC décompensée.
Seuls 28 des 48 services participants déclaraient conduire une recherche systématique de carence martiale chez les patients IC, tandis que 25 déclaraient la conduire chez les patients ayant une IC décompensée.
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