Première méta-analyse sur la sécurité d’utilisation des inhibiteurs de JAK
- Olivera P & al.
- Gastroenterology
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les inhibiteurs de Janus kinases (anti-JAK) sont de récents traitements immunosuppresseurs à large spectre utilisés dans différentes maladies auto-immunes dont la sécurité d’emploi fait l’objet d’une importante surveillance. Pour la première fois, une méta-analyse a évalué l’incidence des évènements indésirables graves sous traitement par inhibiteurs de JAK (tofacitinib, upadacitinib, filgotinib et baricitinib) chez des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, de maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI), de psoriasis ou de spondyloarthrite ankylosante. Si les infections graves, les infections par le virus de l’herpès, les tumeurs, les événements cardiovasculaires graves sont les événements indésirables graves les plus fréquents sous inhibiteurs de JAK, seules les infections par le virus de l’herpès seraient significativement augmentées par ces traitements versusun placebo ou un comparateur actif.
Protocole de l’étude
Une revue systématique de la littérature a été réalisée pour identifier les publications parues entre janvier 1990 et juillet 2019 portant sur les essais cliniques ayant évalué les événements indésirables sous inhibiteurs de JAK. Une méta-analyse a ensuite permis d’évaluer l’incidence des effets indésirables globaux et graves et le sur-risque associé versus un traitement par comparateur actif ou placebo.
Principaux résultats
Au total, 82 études - dont deux tiers d’essais randomisés et contrôlés - ont été incluses dans les analyses, soit 66.159 patients souffrant de maladie auto-immune exposés aux inhibiteurs de JAK. Parmi ces études, 53 ont porté sur la polyarthrite rhumatoïde, 11 sur le rhumatisme psoriasique, 16 sur les MICI et 2 sur la spondyloarthrite ankylosante. L’incidence globale des événements indésirables sous inhibiteurs de JAK serait de 42,65/100 personnes-années et celle des événements indésirables graves de 9,88/100 personnes-années.
Quels sont les événements graves les plus fréquents ?
Les infections graves sont les événements graves les plus fréquents. Elles surviennent à raison de 3,36 cas pour 100-patients-années. Elles sont principalement d’origine bactérienne, et incluent les pneumonies communautaires acquises, les infections du tractus urinaire et de la peau. Les infections à herpès virus, les tumeurs, les événements cardiovasculaires, les tumeurs hors mélanome cutané et les thromboses veineuses profondes sont les autres événements graves les plus fréquents et surviennent respectivement à raison de 2,11, 0,75, 0,67, 0,51 et 0,31 cas pour 100 patients-années.
Est-ce que l’un de ces événements indésirables est plus fréquent sous anti-JAK que sous placebo ou comparateur actif ?
Seul le risque d’infection par le virus de l’herpès serait significativement augmenté de 57% sous inhibiteur de JAK (risque relatif 1,57% [1,04-2,37]). Si les preuves les plus importantes correspondent à l’utilisation du tofacitinib, nul doute qu’il s’agit d’un effet classe, dose dépendant. Les experts rappellent que l’avancée en âge, l’association avec un corticoïde et le méthotrexate et l’origine asiatique augmentent ce risque. Ainsi, la relation entre l’utilisation d’inhibiteur de JAK et la survenue de cancer ou d’événements cardiovasculaires mise en évidence dans certaines publications, doit être réévaluée par d’autres études.
En revanche, la mortalité ne serait pas augmentée sous inhibiteurs de JAK par rapport aux patients prenant un placebo ou un comparateur actif.
Principales limitations
La majorité des études incluses portait sur des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, et les études présentaient une certaine hétérogénéité.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé