Pré-diabète, diabète et vitesse du déclin cognitif : nouvelles données longitudinales
- Marseglia A & al.
- Alzheimers Dement
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les résultats de cette étude épidémiologique montrent que le pré-diabète et le diabète seraient associés à une accélération du déclin cognitif et favoriseraient des lésions microvasculaires au niveau cérébral chez les sujets âgés ne présentant pas de démence. Ainsi, les auteurs suggèrent que les lésions microvasculaires pourraient être le processus initial conduisant au déclin cognitif et aux troubles démentiels chez les sujets diabétiques.
Pourquoi cette étude est intéressante ?
Il est admis que le pré-diabète et le diabète sont délétères pour les petits comme pour les gros vaisseaux, conduisant à des complications de type rétinopathie, nephropathie, neuropathie, et à des maladies cardio- et cérébro-vasculaires. L’atteinte des petits vaisseaux cérébraux pourrait être fortement contributrice à la démence. De nombreuses études populationnelles ont montré une augmentation du risque de démence chez les sujets pré-diabétiques et diabétiques. En revanche, l’impact du pré-diabète et du diabète sur le déclin cognitif et le mécanisme sous-jacent restent peu clairs. Cette étude apporte un éclairage longitudinal sur l’impact de ces troubles du métabolisme sur les microlésions cérébrales vues à l’IRM, ainsi que sur des marqueurs neurodégénératifs.
Méthodologie
Cette étude menée sur une durée de neuf ans à partir des données de l’étude SNAC-K (Swedish National study on Aging and Care-Kungsholmen) a inclus 2.746 sujets de ≥60 ans, et un échantillon d’imagerie par résonnance magnétique (n=455). La fonction cognitive était évaluée par Mini-Mental State Examination (MMSE).
Principaux résultats
Sur l’ensemble de la cohorte SNAC-K (âge moyen 71,7 ans, 62,8% de femmes), 34,5% avaient un pré-diabète et 8,8% un diabète. Ces individus étaient globalement plus âgés, et moins actifs physiquement que ceux sans diabète. Les sujets avec pré-diabète ou diabète consommaient également plus d’alcool, avaient un niveau d’éducation inférieur, un IMC supérieur, étaient plus susceptibles d’avoir une maladie cardiovasculaire et cérébrovasculaire, et/ou un score MMSE inférieur aux individus sans diabète.
Par rapport aux sujets non diabétiques, le fait d’avoir un pré-diabète ou un diabète était associé de manière indépendante à une accélération du déclin cognitif sur les neuf années de suivi. Ces résultats restaient significatifs même après ajustement sur le statut socio-économique, les facteurs de risque vasculaires et les atteintes vasculaires, ainsi que sur les taux d’apolipoprotéine E ε4 (APOE-ε4). Un taux plus élevé d’HbA1c était associé (dose-dépendante) à un déclin cognitif accéléré. En effet, par rapport à une HbA1c entre 4,3 et 5,4%, une HbA1c ≥5,8% était associée à un déclin cognitif significativement plus marqué.
Le pré-diabète était associé à un moindre volume cérébral (p<0,01), et en particulier à un volume de substance blanche plus faible ; le diabète était associé à une présence plus importante et à une accumulation dans le temps plus rapide d’hypersignaux dans la substance blanche. Aucune association n’a en revanche été mise en évidence entre un pré-diabète, un diabète et le volume de l’hippocampe.
Principales limitations
- Faible échantillon au global et de données IRM en particulier.
- L’échantillon IRM était plus jeune, en meilleure santé et avec une meilleure fonction cognitive à l’inclusion, ce qui peut avoir constitué un biais de sélection.
- Il aurait été intéressant de croiser les informations apportées par le score MMSE avec d’autres types d’évaluations de la fonction cognitive.
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