Pratique d’une activité physique régulière : qu’est-ce qui freine les patients gonarthrosiques ?

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’articles
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

Une étude ayant évalué les éléments de motivation à la pratique d’une activité physique régulière d’une population de sujets gonarthrosiques montre que ceux-ci avaient une idée globalement positive de l’importance de sa pratique. Même si les participants ont exprimé des croyances et des connaissances plutôt conformes aux recommandations actuelles, le respect de celles-ci reste cependant modéré. La meilleure compréhension des freins à cette pratique (peur de la douleur, manque de motivation, regard des autres…) pourrait contribuer à améliorer l’adhésion des patients aux recommandations.

Pourquoi est-ce important ?

L’activité physique et plus particulièrement les exercices de renforcement musculaire sont des éléments importants de la prise en charge des patients gonarthrosiques. Ceux-ci permettent d’améliorer les capacités fonctionnelles et la stabilité articulaire, de diminuer la symptomatologie douloureuse, d’optimiser les amplitudes articulaires sans modifications structurelles et également d’améliorer les comorbidités (maladies cardiovasculaires et métaboliques). Pourtant, 50 à 70% des patients ont une faible adhésion à l’activité physique. Une bonne connaissance des appréhensions contribue à lever les freins à la pratique de l’activité physique de manière régulière.

Principaux résultats

  • Au total, 27 sujets ont été inclus (dont 17 femmes ; âge moyen 67 ans, IMC moyen 29,2 kg/m2). La population évaluée était très hétérogène (âge, sexe, IMC, IPAQ, score EPICES).
  • Le niveau moyen d’activité physique mesuré par questionnaire IPAQ short form était de 3.405 Metabolic Equivalent of Task (MET)-min/semaine et le temps moyen passé assis de 7 heures par jour. Les hommes se montraient cependant deux fois plus actifs que les femmes.
  • Sur le plan fonctionnel (score WOMAC), la population était moyennement limitée, mais révélait une fonction peu réduite pour les hommes et fortement réduite pour les femmes.
  • La motivation à la pratique d’activité physique était d’ordre physique (bien-être, diminution de la douleur, image de soi), personnel (mode de vie, bien-être psychologique), sociétal (relation, opinion des autres) et environnemental (lieu de vie).
  • Ces éléments de motivation étaient différents selon le genre. La notion de performance prédominait chez les hommes et le regard des autres chez les femmes.
  • Des freins psychologiques ont été mis en exergue (peur de la douleur, manque de motivation), ainsi que des freins physiques (douleurs au genou, asthénie) et ils étaient liés à des évènements de vie (dépression, hospitalisation).

Méthodologie

  • Une étude qualitative transversale, monocentrique basée sur 20 entretiens individuels semi-structurés et deux focus groups ont permis d’explorer les freins et les éléments de motivation à la pratique régulière de l’activité physique chez les sujets souffrant de gonarthrose.
  • Les sujets souffrant de gonarthrose authentifiée (radiographie) et symptomatique ont été recrutés en milieu thermal en France (Royat) selon les critères de l’American College of Rheumatology.
  • Les participants ont rempli ces questionnaires auto-administrés avant les entrevues, et ont participé à des entretiens individuels semi-structurés.