Prévalence et profil des allergies alimentaires en France
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
Selon les données de l’étude française de cohorte ELFE, les parents ont déclaré un diagnostic d’allergie alimentaire pour 5,94% des enfants de moins de 5,5 ans, sachant que la prévalence globale était de 3,40% à 2 ans, 3,17% à 3,5 ans et 2,71% à 5,5 ans.
Ces résultats sont importants, car les données sur la prévalence de l’allergie alimentaire sont disparates en Europe et, relativement anciennes et incomplètes en France, malgré leur l’importance pour la communauté scientifique et les pouvoirs publics. Jusqu’à présent, les données disponibles au niveau national étaient les suivantes :
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prévalence de 2,1% chez les 9-11 ans selon une étude de 1999 portant sur 6.672 enfants recrutés dans six villes françaises,
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prévalence de 4% chez les 2-14 ans selon une étude menée en 2002 auprès de 2.716 enfants de plusieurs écoles de Toulouse,
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prévalence de 4,2% chez les 0-17 ans, selon une étude nationale menée auprès de 2.084 enfants en 2014-2015.
L'étude ELFE (Etude Longitudinale Française depuis l'Enfance) présente l’avantage de regrouper une cohorte de naissance aléatoire de 18.329 enfants nés en 2011 en France métropolitaine. Les parents avaient ensuite déclaré les données et évènements de santé de leur enfant lors d'entretiens téléphoniques réalisés à 2 mois, 1 an, 2 ans, 3,5 ans et 5,5 ans.
Nature des allergies et allergies multiples
L'allergène le plus fréquent était le lait, puis l'œuf, l'arachide, les fruits exotiques et les fruits à coques. Sur cette période de vie, les allergies au lait, à l’œuf ou au poisson diminuaient avec le temps, tandis que les allergies à l'arachide ou aux fruits à coques suivaient une cinétique inverse.
Un enfant sur 5 ayant une allergie alimentaire était allergique à plusieurs allergènes. Les associations les plus fréquentes étaient l'arachide, le lait et l'œuf. S’ils étaient moins nombreux, ceux qui étaient allergiques au soja ou à la moutarde avaient le plus souvent une allergie associée, qui impliquait le lait dans la majorité des cas (64,3 et 40,0%), puis l'arachide, l'œuf ou les fruits à coques. L’allergène le plus souvent associé à l'arachide était l'œuf, et celui le plus fréquemment associé aux fruits à coques était l'arachide.
Seuls 43,6% des allergies alimentaires ont été confirmés par un dosage des IgE spécifiques ou par des tests cutanés. La concordance entre les allergies alimentaires déclarées par les parents et celles déclarées par les médecins était toutefois modérée.
Enfin, les enfants ayant des antécédents familiaux d'atopie avaient une prévalence cumulée d’allergie alimentaire sur la période d’analyse qui était plus élevée que celle des enfants sans antécédents (7,8% vs 4,4%). L’allergie alimentaire était le plus souvent associée à l'eczéma (71%) puis à la rhinite allergique (42,3%).
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