Près de deux généralistes sur cinq participent à la permanence des soins
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
Le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) a effectué un bilan détaillé de la permanence des soins ambulatoires (PDSA) en 2022 1. Il met en garde en préalable contre la tentation de « certains décideurs politiques » de la rendre à nouveau obligatoire, sans tenir compte de la grande diversité des problématiques afférentes selon les territoires.
Il souligne notamment que son organisation « telle qu’elle est formalisée dans le cahier des charges régional est réellement mise en œuvre dans 88% des départements en 2022, contre 85% en 2021, et 71% en 2020 ». Près de 40% des médecins y participaient, dont 88% étaient des libéraux exerçant en cabinet. Le nombre de participants à la régulation a augmenté de 2,7%, grâce à l’augmentation du nombre des médecins retraités, salariés et remplaçants (+24,9% par rapport à 2021) et malgré la baisse de celui des libéraux installés en activité régulière (-2,8% par rapport à 2021), pour la première fois depuis 2019.
En 2022, 38,48% des médecins généralistes ont participé à la PDSA contre 38,5% en 2021 (baisse de 0,02%), soit 24.504 médecins volontaires pour 63.681 susceptibles de prendre une garde.
Les « zones blanches », c’est-à-dire les territoires où l’effection est assurée par les services de l’Aide Médicale Urgente (SAMU), représentaient 5% des territoires les week-ends et les jours fériés (+1% par rapport à 2021), 5% en soirées (comme en 2021), et 76% en nuits profondes (-1%). Le CNOM « souligne que dans les territoires avec peu de médecins volontaires pour les gardes, des associations, comme SOS médecins, assurent la permanence de soins, particulièrement en nuit profonde ». La couverture des territoires s’est un peu améliorée : 33% des territoires de PDSA étaient couverts par moins de 10 médecins volontaires (-3% par rapport à 2021) et 18% par moins de 5 médecins (-2% par rapport à 2021). La part des femmes a augmenté (+2% pour l’effection et +3 pour la régulation) et l’âge moyen a continué à diminuer (de 46,1 ans en 2021 à 45,8 ans en 2022). Au total, 62% des médecins de garde ont entre 35 et 59 ans et 23% ont plus de 59 ans.
Lente progression de la PDSA le samedi matin
L’élargissement de la PDSA le samedi matin était effective dans 38 départements pour la régulation (+1 par rapport à 2021) et dans 15 départements pour l’effection (+5 par rapport à 2021). Elle est souhaitée par 59% des autres départements.
Le problème majeur est resté celui de la PDSA en EHPAD (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). Seuls 9 CDOM (Conseils Départementaux de l’Ordre des Médecins) ont déclaré qu’il existait un dispositif spécifique, tel que la mise en place de téléconsultations assistées, de listes d’astreinte de médecins généralistes ou d’une convention avec SOS Médecins, soit un de moins qu’en 2021.
Les trois quarts (77%) des CDOM estiment que la PDSA fonctionne bien. Les difficultés sont liées au manque de médecins du fait de la démographie médicale et du désengagement des médecins libéraux (dû principalement à une activité trop faible sur certains secteurs ou à l’insécurité dans certaines zones). Les CDOM mettent également en avant les facteurs géographiques compliquant les déplacements et l’insuffisance des moyens alloués par les ARS (Agences régionales de santé). Ils promeuvent surtout des incitations financières (80% d’entre eux), la mise en place de transports dédiés (60%) et des actions de communication auprès du grand public et des médecins libéraux (53%).
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