Pour les enfants présentant des abcès cervicaux profonds, ce schéma d’antibiotiques peut permettre d’éviter la chirurgie
- Jenny Blair
- Résumé d’article
L’association céfotaxime-rifampicine en première intention a été liée à un plus faible nombre de procédures de drainage.
À retenir
Chez les enfants présentant des abcès cervicaux profonds (ACP) non compliqués, un traitement par céfotaxime et rifampicine en première intention semble réduire le risque de devoir recourir à une chirurgie.
L’étude est parue dans la revue European Journal of Pediatrics et a été menée en France par des chercheurs à Marseille, Toulon et Paris.
Pourquoi est-ce important ?
Les ACP comprennent les abcès parapharyngés et rétropharyngés.
Ils surviennent le plus souvent chez les enfants en tant que complication d’une infection des voies aériennes supérieures et sont généralement causés par Staphylococcus aureus et des streptocoques.
Les ACP se présentent sous la forme d’un torticolis s’accompagnant de fièvre et peuvent mettre en jeu le pronostic vital.
Le traitement médical est préférable, mais le protocole antibiotique idéal n’est pas clairement établi.
Méthodologie
Une analyse rétrospective de tous les enfants atteints d’ACP s’étant présentés dans 2 hôpitaux entre 2010 et 2020 (n = 106) a été réalisée.
Les auteurs ont comparé un protocole d’administration d’antibiotiques en première intention par céfotaxime-rifampicine (CR) à d’autres protocoles et ont apporté des corrections pour prendre en compte plusieurs variables.
Le protocole est un schéma thérapeutique de 5 jours composé de 150 à 200 mg/kg/jour de céfotaxime et de 20 à 30 mg/kg/jour de rifampicine, tous deux administrés par voie intraveineuse.
Il a été suivi par 10 jours d’amoxicilline-acide clavulanique par voie orale ou par un autre schéma thérapeutique par voie orale adapté.
Critère d’évaluation : le drainage chirurgical.
Financement : aucun financement n’a été communiqué.
Principaux résultats
53 patients ont reçu l’association CR comme premier traitement.
Les 53 autres patients ont été soumis à un autre protocole, notamment des antibiotiques en préhospitalisation ou une chirurgie en première intention.
Au total, 19,8 % des patients ont eu besoin d’une chirurgie.
Les taux de chirurgie étaient significativement plus faibles après l’association CR en première intention, par rapport à un autre protocole : 7,5 % contre 32,1 %.
Une intervention chirurgicale a cependant été nécessaire chez 25,9 % des enfants ayant reçu l’association CR après l’échec d’un autre protocole d’antibiotiques.
Les abcès de plus de 32 mm ont prédit un échec du traitement médical et une chirurgie.
Limites
Il s’agit d’une étude observationnelle.
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