Pour des recommandations nutritionnelles intégrant l’enjeu climatique
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Les habitudes alimentaires jouent un rôle déterminant dans l’augmentation des maladies chroniques mais aussi dans l’aggravation des enjeux climatiques. L’alimentation la plus favorable à la santé étant aussi celle qui est la moins nocive sur le plan environnemental, il semble indispensable que sociétés savantes et professionnels de santé intensifient leurs recommandations et leurs messages dans ce domaine. C’est ce que deux scientifiques américaines appellent de leurs vœux dans un article d’opinion récemment paru dans le JAMA (Journal of the American Medical Association).
Impact des productions animales et végétales sur l’environnement
L'élevage contribue fortement aux émissions de gaz à effet de serre, en représentant notamment 50% des émissions de méthane et 60% des émissions d'oxyde d’azote, dont l’impact sur le réchauffement planétaire est respectivement 25 et 298 fois supérieur à celui du CO2. Parallèlement, elle est source d’une pollution, notamment azotée, défavorable à la biodiversité.
Comparativement, les protéines d'origine végétale telles que les légumineuses et le soja ont un impact moindre sur le plan des émissions : elles engendrent moins de 1 équivalent CO2 pour une portion sèche de 28g, contre 200 et 1.200 équivalent CO2 pour une portion équivalente de porc ou de bœuf, respectivement.
« La transition vers des régimes alimentaires plus végétaux et conformes aux recommandations alimentaires pourrait réduire la mortalité mondiale de 6% à 10% et les émissions de gaz à effet de serre liées à l'alimentation de 29% à 70% en 2050 » rapportent les auteurs. Cette évolution améliorerait le produit intérieur brut mondial de 13% en 2050.
Quelles évolutions recommander ?
Les auteurs rappellent que la commission EAT-Lancet dédiée à ces questions a établi la nécessité de réduire de plus de 50% la consommation mondiale de viande rouge et augmenter de plus de 100% la consommation de fruits à coque, fruits, légumes et légumineuses d’ici 2050 afin d’atteindre une alimentation saine et durable sur l’ensemble du globe.
Dans certains pays, comme les Etats-Unis, les universités de médecine commencent à intégrer et étoffer les questions de nutrition dans une perspective de durabilité au sein des cursus des futurs professionnels, et proposer des formations aux praticiens en exercice. Ces initiatives doivent se multiplier et les sociétés savantes doivent établir des recommandations diététiques durables. Sur le plan individuel, « les professionnels de la santé ont l'opportunité unique d'influencer positivement les patients, les membres de leur famille, la population dans son ensemble et la planète » insistent les auteurs. Si les messages sur les modèles alimentaires actuels peuvent être confus (régime végétalien, végétarien, flexitarien, méditerranéen…), la plupart intègrent des changements progressifs qui visent à augmenter la consommation d'aliments végétaux non transformés qui sont à la fois favorables à la santé et à celle de la planète. La communauté médicale ne peut pas passer à côté de cet enjeu « et se doit de conseiller, d'éduquer et de responsabiliser les patients et les générations futures » concluent-ils.
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