Pose de prothèse de hanche en ambulatoire : est-ce faisable et sûre ?

Ces données sont tout à fait cohérentes par rapport à celles retrouvées dans la littérature internationale.

Pourquoi ces résultats sont intéressants ?

En France, la durée moyenne de séjour à l’hôpital en soins curatifs aigus (10 jours) est la troisième plus élevée des pays de l’OCDE. La pose de prothèse totale de hanche (PTH) en chirurgie ambulatoire est une pratique encore rare, mais en développement dans notre pays. Alors que plusieurs équipes internationales ont montré la faisabilité et la sécurité de cette intervention en ambulatoire, il était intéressant de pouvoir le confirmer dans un contexte clinique français.

Méthodologie

Cette étude observationnelle a été menée dans 2 centres de soins, une clinique privée et un centre hospitalo-universitaire. Tous les patients opérés entre 2014 et 2017 par deux chirurgiens ont été inclus dans l’étude. Un protocole invitait tous les patients et leur conjoint à participer en préopératoire à un atelier d’information en groupe. Puis, après l’opération chirurgicale, l’équipe soignante prenait des nouvelles des patients à J1 et J3 par téléphone, et revoyait ceux-ci une semaine et six semaines après l’opération. 

Principaux résultats

Au sein des deux centres de soins ayant participé à l’étude, 1.303 patients ont été opérés pour PTH en première intention durant la période de l’étude. Parmi eux, 25,9% étaient éligibles à une intervention en ambulatoire et 5% ont refusé. Trois cents vingt-et-un patients ont réellement réalisé l’opération en ambulatoire (166 hommes, âge moyen 61,2 ans, IMC moyen 26,8 kg/m², 30,2% obèses) Sur l’ensemble des patients, 86,3% ont bénéficié d’une rachianesthésie et 13,7% d’une anesthésie générale. La durée moyenne de l’intervention était de 49,2 min.

Au global, 95,5% des patients ont pu sortir le jour même. Quatorze n’ont pas pu le faire pour cause de malaise (n=9), fractures fémorales peropératoires (n=2), souci organisationnel (n=1), chute sans gravité (n=1) et taux d’hémoglobine inférieur à 11g/100 mL (n=1). Aucun des patients n’a été ré-hospitalisé durant la première semaine suivant l’opération. Et, trois interventions chirurgicales ont été nécessaires dans les 6 premières semaines post-opération : 2 luxations réduites au bloc et 1 fracture périprothétique fémorale. Sur l’ensemble des patients, 97,2% se sont déclarés satisfaits de l’intervention.