Pose d’un anneau gastrique et maintien de la perte de poids à long terme
- Nandrino JL & al.
- Appetite
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les données à court terme montrent que la pose d’un anneau gastrique est associée à une amélioration de la qualité de vie liée à une diminution du poids, à l’amélioration de l’image corporelle, du bien-être mental et de différentes comorbidités. En revanche, il y a encore peu de données à long terme. Une étude menée à l’hôpital universitaire de Lille a suivi sur cinq ans des patients obèses ayant subi ce type d’intervention. Les conclusions suggèrent qu’une diminution significative de l’envie émotionnelle de manger serait un facteur clé du maintien de la perte de poids, cinq ans après la pose d’un anneau gastrique.
Pourquoi cette étude est intéressante ?
Cette étude souligne que le suivi des patients après la pose d’un anneau gastrique ne devrait pas se baser uniquement sur l’évolution de la perte de poids et l’amélioration des comorbidités, mais inclure également l’amélioration des comportements alimentaires. Une réponse spécifique devrait être apportées aux sujets ayant un degré élevé d’envie émotionnelle de manger, notamment par un (ré)apprentissage de la gestion des situations stressantes et de la régulation de leurs émotions.
Protocole de l’étude
Cette étude a évalué l’association entre une perte importante de poids suite à la pause d’un anneau gastrique et l’évolution des habitudes alimentaires cinq ans après la pause de l’anneau gastrique. La dépression a été mesurée grâce à l’inventaire de dépression de Beck, les habitudes alimentaires par le questionnaire auto-administré de DEBQ (Dutch Eating Behavior Questionnaire) qui explore la restriction alimentaire, l’externalité (la propension à manger en réponse à des stimuli présents dans l’environnement) et l’émotionnalité (la propension à manger en réponse aux états émotionnels intenses, positifs ou négatifs). La perte de poids, quant à elle, a été mesurée et exprimée en pourcentage d’excès de perte de poids, avec pour référence un IMC idéal de 25 kg/m2.
Principaux résultats
Au global 136 patients ont été inclus dans l’étude. Cinq ans après la pose de l’anneau gastrique, l’IMC moyen des patients est passé de 47,9 à 37,2 kg/m2. Sur l’ensemble de la population, la moitié (50,7%) avait un IMC <35 kg/m2et seuls 19,8% avaient atteint un IMC <30 kg/m2. À cinq ans, les données montrent une amélioration stable du poids (mesurée par un pourcentage de perte excessive de poids de 47%), ce qui est cohérent avec d’autres données de la littérature, suggérant que l’anneau gastrique est une méthode qui permet de maintenir durablement une perte de poids. Une amélioration significative du score moyen de dépression a été mise en évidence chez les participants (de 15,3 avant l’intervention à 9,1 cinq ans après). Sur l’ensemble de la cohorte, parmi les trois comportements alimentaires suivis, l’envie émotionnelle de manger et l’externalité ont nettement diminuées en cinq ans alors que la restriction est restée stable comparativement aux mesures faites avant l’opération. Les auteurs rapprochent la diminution de l’envie émotionnelle de manger à l’ampleur de la variation de poids. En d’autres termes, les patients qui ont eu une forte diminution de leur poids sont également ceux qui ont eu une forte diminution de leur envie émotionnelle de manger. Ainsi, ce paramètre semble particulièrement important pour le maintien de la perte de poids à long terme.
Principales limitations
Manque de données concernant les aides psychologiques, sociales et médicales reçues par les patients durant le suivi.
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