Portrait de la prise en charge post-transplantation rénale en France
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
La base de données de l’Assurance Maladie a permis d’identifier 1.874 sujets transplantés dont le suivi à 2 ans a été analysé : ce travail montre une mortalité intra-hospitalière initiale puis une mortalité globale de 1,2% et 6,4% respectivement. Près de trois sujets sur 5 étaient réhospitalisés précocement, et 83% l’étaient pour un motif lié à leur rein au cours de la première année. Le greffon restait fonctionnel dans 91% des cas à 1 an et dans 87% des cas à 2 ans. Si les recommandations de prise en charge apparaissent suivies en grande partie, les auteurs ont insisté sur la nécessité d’améliorer certains aspects, comme la mortalité intrahospitalière au décours de la transplantation ou le taux de recours aux consultations généralistes, ainsi que le taux de prescription à certains traitements préventifs dans les 24 mois suivant l’opération (vaccin antigrippal, vitamine D).
Pourquoi est-ce important ?
S’il existe de nombreuses études nationales et internationales ayant décrit le pronostic de la transplantation rénale, peu se sont en revanche penchées sur l’ensemble de la prise en charge déployée autour de ces patients. Elles permettent cependant de la comparer aux recommandations de la HAS, émises en 2007 et complétées en 2016. Ce travail représente donc une source intéressante pour réfléchir aux moyens d’optimiser la prise en charge des patients et, si nécessaire, d’adapter les recommandations.
Principaux résultats
- Au total, 1.876 sujets transplantés (âge moyen : 51,8 ans ; 64% d’hommes) ont été suivis. Parmi eux, 40% présentaient au moins un marqueur de maladie cardio- ou neurovasculaire, 27% étaient diabétiques (dont 17,1% sous insulinothérapie) et 9% présentaient un cancer.
- La mortalité intra-hospitalière était de 1,2%. Parmi les 1.800 sujets sortis d’hospitalisation, le greffon restait fonctionnel à 1 et 2 ans chez 1.700 (91%) et 1.640 (87%) sujets. Le taux de décès à 1 et 2 ans était, lui, de 1,7% et 3,8%, soit une mortalité globale de 6,4% parmi la cohorte initiale.
- La fréquence des réadmissions précoces (moins de 30 jours après la sortie) était de 59%, avec 37% d’hospitalisations de moins d'un jour et 34% pour les hospitalisations d'une journée ou plus. Le nombre moyen d'hospitalisations diminuait au cours du temps avec 2,1 et 0,9 au cours de la première et de la deuxième année. Au total, 83% ont été admis avec un motif lié à la transplantation rénale durant la première année, majoritairement pour la maladie rénale (32%), un traitement antirejet (16%), une maladie infectieuse (13%) ou un échec/rejet de greffe (10%).
- Les sujets transplantés rénaux ont consulté leur médecin généraliste au moins une fois par trimestre chaque année pour 50% d’entre eux. Parallèlement, 91% puis 88% ont eu au moins une consultation de néphrologie la première puis la deuxième année.
- Le traitement immunosuppresseur apparaissait parmi les médicaments remboursés chez 91% des sujets greffés puis augmentait pour osciller entre 95,8 et 99,4% selon les trimestres. l'acide mycophénolique était le plus largement prescrit (entre 79,2% et 96,9% selon les trimestres), suivi par le tacrolimus (entre 71,8% à 80,4%).
- Environ 80% des sujets ont reçu un traitement antihypertenseur au cours de chaque trimestre analysé, majoritairement des inhibiteurs calciques.
- Respectivement 92%, 70% et 15% se sont vus prescrire au moins un antibiotique, un antiviral ou un antifongique au cours du premier trimestre, puis ses chiffres atteignaient 40%, 10% et 2% environ en moyenne au cours de la deuxième année.
- La fréquence du remboursement de la vitamine D ne dépassait pas 66% quel que soit le trimestre (min 21,9% au premier trimestre) et celle du remboursement du vaccin antigrippal était de 10% par trimestre.
Méthodologie
Les données des bénéficiaires du régime général ayant bénéficié d’une première transplantation rénale en 2013 ont été analysées à partir des base des données de consommation de soins (Système National des Données de Santé, CCAM, SNIIRAM).
Principales limitations
Étude conduite auprès des bénéficiaires du régime général.
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