Pontage coronarien : quelle stratégie thérapeutique pour assurer le maintien de la perméabilité du greffon ?

  • Zhao Q & al.
  • JAMA

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Chez les sujets venant de subir un pontage coronarien, le maintien de la perméabilité à un an d’un greffon de veine saphène serait significativement augmenté lorsque les patients sont traités par une association ticagrélor + aspirine vs aspirine seule. En revanche, aucune différence significative n’a été démontrée par cette étude, sur ce critère, entre le bras ticagrélor seul et aspirine seule. D’autres études de plus grande envergure sont maintenant nécessaires pour confirmer ces résultats.

Pourquoi est-ce important ?

Le pontage coronarien reste le traitement standard de la revascularisation coronarienne chez le patient présentant une atteinte multi-tronculaire complexe, une atteinte à prédominance gauche, une dysfonction ventriculaire ou encore un diabète. Bien que la greffe d’une artère mammaire soit supérieure à celle de veine saphène en termes de survie à long terme et de perméabilité du greffon, cette dernière reste encore utilisée dans certaines situations. Dans ce cas, les données disponibles s’appuient sur des études de petite envergure, menées à court terme et dont les résultats sont contradictoires. Cette étude apporte des éclaircissements sur le sujet.

Principaux résultats

Au total, 1.256 patients ont été identifiés et 500 inclus et randomisés (1:1:1) pour recevoir dans les 24 heures post pontage coronarien, du ticagrelor (90 mg, deux fois par jour) + aspirine (100 mg, une fois par jour), (n=168), du ticagrelor seul (90 mg, deux fois par jour), (n=166) ou de l’aspirine seule (100 mg, une fois par jour), (n=166). 

L’âge médian des patients était de 63,6 ans, et 18,2% était des femmes. Le taux de perméabilité à un an du greffon de veine saphène était de 88,4% dans le bras ticagrélor + aspirine, de 82,8% dans le bras ticagrélor seul et de 76,5% dans le bras aspirine seule.

La différence à un an entre l’association ticagrélor + aspirine et aspirine seule étaient significative (12,2%, p<0,001) alors que la différence entre le ticagrélor seul et l’aspirine seule n’était pas statistiquement significative (6,3%, p=0,10).

Seize évènements cardiovasculaires majeurs (MACE) sont survenus durant l’année de suivi post-pontage, 3 dans le groupe ticagrélor + aspirine, 4 dans le groupe ticagrélor seul et 9 dans le groupe aspirine seule. Cinq épisodes de saignements majeurs sont survenus durant la 1ère année de suivi (3 dans le groupe ticagrélor et aspirine, et 2 dans le groupe ticagrélor seul).

Méthodologie

Essai randomisé, multicentrique, mené en ouvert dans six hôpitaux en Chine. Les patients inclus étaient âgés de 18 à 80 ans et devaient être éligibles à un pontage coronarien. Les patients devant subir une revascularisation en urgence, une chirurgie cardiaque concomitante, un traitement antiplaquettaire ou anti-vitamine K ou à risque sévère de saignements étaient exclus.

Limitations

Ces résultats ne peuvent pas être extrapolés à un pontage effectué à partir d’un greffon d’artère.

Financement

Étude financée par AstraZeneca.