Pompiers : à quel risque de cancer la lutte contre le feu expose-t-elle ?

  • Demers PA & al.
  • Lancet Oncol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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The Lancet Oncology publie une communication synthétisant l’avis de l’IARC (International Agency for Research on Cancer) concernant les risques de cancer professionnel auxquels les pompiers sont exposés.

Selon les 25 scientifiques réunis par l’organisation internationale, et au vu de la littérature parue sur le sujet (et notamment une méta-analyse), l’incidence de deux types de cancer est accrue parmi les pompiers, professionnels ou volontaires, indépendamment du sexe par rapport à la population générale :

  •  le risque de mésothéliome (+58%), avec une faible hétérogénéité,
  •  le risque de cancer de la vessie (+16%), un risque plus modéré mais associé à une hétérogénéité nulle, une fois ajusté sur le paramètre de tabagisme.
  •  la variation du risque de cancer du côlon, de la prostate, de mélanome, de cancer testiculaire et de maladie de Hodgkin n’est pas claire, les données étant insuffisantes pour conclure. Enfin, il n’existe aucune association suggérant une association entre le fait d’être pompier et le risque de cancer du poumon ou de la thyroïde.

Les experts de l’IARC précisent un certain nombre de composés qui sont incriminés dans les processus oncogènes, sachant que leur nature dépend de la nature de l’incendie : les produits de combustion (type hydrocarbures aromatiques polycycliques et particules), les matériaux de construction (comme l’amiante), les produits chimiques des mousses anti-incendie (comme les substances perfluorées et polyfluorées), les retardateurs de flamme, les gaz d'échappement des moteurs diesel ou d'autres dangers. L’exposition peut se faire par inhalation, par voie cutanée, voire par ingestion. Les pompiers utilisent des équipements de protection mais de façon irrégulière. Ceux qui n’interviennent pas directement sur l’incendie tout en étant sur place ne sont généralement pas équipés entièrement mais s’avèrent aussi exposés