Polyarthrite rhumatoïde : tenir compte de l’effet lessebo
- Lopez L & al.
- Rheumatology (Oxford)
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Selon une méta-analyse menée dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), l'effet d’un traitement de fond biologique est plus élevé lorsqu'il est comparé à un médicament actif, comme un biosimilaire, que lorsqu’il est comparé à un placebo, à caractéristiques cliniques équivalentes à l’inclusion. Les auteurs suggèrent l’existence d’un effet lessebo, soit la crainte de recevoir le placebo, qui réduirait l’efficacité du traitement actif.
Les effets placebo et nocebo interviennent toujours dans les deux bras d’une étude clinique randomisée en double aveugle: les données de la littérature décrivent que l’effet placebo concernerait 10 à 45% des sujets dans les études cliniques randomisées; par ailleurs, l’effet nocebo, qui repose sur la crainte d’un effet secondaire lié au traitement, intervient aussi dans l’efficacité rapportée dans les études cliniques pivots.
Dans les essais récents comparant les traitements de fond biologiques de la PR (DMARDb) à un placebo d’une part, ou à un biosimilaire d’autres part, il semble que des disparités existent en termes d’efficacité mesurée par des critères d’activité de la maladie. Ceci reposerait sur un effet lessebo, relatif à la crainte des patients de recevoir un placebo, dans les études n’utilisant pas de comparateur actif. Ceci a d’ailleurs été décrit pour certains médicaments antiparkinsoniens. Pour objectiver cette observation, des chercheurs ont conduit une revue et méta-analyse sur le sujet.
Méthodologie
La revue systématique a visé à identifier les essais contrôlés randomisés anglophones ayant évalué un traitement de fond biologique (infliximab, étanercept, adalimumab) chez les patients atteints de PR et parus jusqu’en mars 2020. Les résultats de la recherche ont ensuite permis de classifier les études entre celles ayant porté sur un DMARDb versus placebo et celles ayant porté sur un DMARDb versus biosimilaire.
Principaux résultats
Au total, respectivement 14 études (n=2.492) et 17 études (n=3.292) ont comparé un DMARDb à un placebo ou à un biosimilaire. Les caractéristiques cliniques de la population à l’inclusion étaient globalement comparables.
Le critère d’évaluation ACR50 (amélioration d’au moins 50% des paramètres d’activité) entre DMARDb et placebo ou entre DMARDb et biosimilaire étaient respectivement de 35% et de 44%, et celles relatives à l’ACR70 (au moins 70%) étaient de 15% et de 22% respectivement. Ces différences étaient statistiquement significatives.
Aucune différence statistique n’a été observée sur le seul critère d’ACR20, même si la différence entre DMARDb et bras comparateur augmentait dans les études les plus récentes. Cet élément est à rapprocher d’études ayant précédemment décrit un effet placebo ayant augmenté ces deux dernières décennies, probablement lié à des questions relatives à la constitution des cohortes.
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