Polyarthrite rhumatoïde : gain significatif de masse maigre sous inhibiteur de TNF
- Vial G & al.
- J Clin Med
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Des chercheurs et cliniciens du CHU de Clermont-Ferrand se sont intéressés à la modification de la composition corporelle sous traitement par DMARD conventionnel seul et un an après l’initiation d’un traitement par DMARD biologiques ciblant ou non le TNF, chez des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR). Les résultats de leur étude suggèrent que bien qu’il n’y ait pas de différence significative d’IMC entre ces groupes, les sujets traités par anti-TNF avaient une amélioration de leur composition corporelle ainsi que de leur force musculaire dès la première année de traitement.
Pourquoi ces résultats sont-ils importants ?
Les patients souffrant de PR ont un risque accru de mortalité en lien avec une pathologie cardiovasculaire, qui peut être induite par des déséquilibres métaboliques. La dégradation de la composition corporelle est elle-même corrélée avec l’activité de la maladie et la qualité de vie. Ainsi, optimiser la composition corporelle permettrait de contrebalancer la diminution de la mobilité du fait des douleurs articulaires ou des déformations corporelles. Les DMARDs conventionnels et les DMARDs biologiques agissant sur les cytokines pro-inflammatoires auraient des effets bénéfiques sur le risque cardiovasculaire, le profil métabolique et la composition corporelle. Cependant encore trop peu d’études se sont intéressées au sujet, d’où l’intérêt de celle-ci.
Méthodologie
La composition corporelle de patients souffrant de PR et sous traitement stabilisé a été mesurée à l’initiation du traitement, puis 6 et 12 mois après.
Résultats
Sur les 83 patients PR inclus (75% de femmes, âge moyen 58,5 ans, durée médiane de la PR 3,7 ans, DAS28 moyen 4,2), 56,6% étaient traités par inhibiteurs de TNF (35 sujets sous étanercept, 6 sous adalimumab et 1 sous golimumab), 21,7% par traitement biologique ne ciblant pas le TNF (10 sous rituximab, 6 sous abatacept, 2 sous tocilizumab) et 21,7% sous DMARD conventionnel seul (groupe contrôle). Le facteur rhumatoïde était présent chez 77% de la population, les anti-CCP chez 78% et une érosion radiographique chez 44%. Les sujets du groupe contrôle avaient globalement une durée de maladie plus courte et moins d’érosions radiographiques que les autres. À l’inclusion, 86% étaient traités par méthotrexate, 46% par corticothérapie (dose médiane 6,5 mg/j). Une proportion plus faible de patients sous DMARD biologiques ne ciblant pas le TNF étaient traités par corticoïdes.
Aucune différence significative d’IMC n’a été observée entre les groupes dans le temps.
Dans le groupe traité par inhibiteurs de TNF, la masse maigre totale (+1 kg à 12 mois), la masse corporelle hors graisse et la masse musculaire squelettique étaient significativement augmentées à 1 an. Cette augmentation survenait principalement entre 6 et 12 mois. Elle était associée à une augmentation du tissu adipeux sous-cutané sans modification de la masse grasse viscérale ou de la composition totale en graisse.
Ces changements corporels étaient associés à une amélioration de la force musculaire et des performances à la marche (test à la marche). En revanche elles n’étaient pas associées à une modification de la réponse EULAR.
Dans les groupes traités par des DMARD biologiques ne ciblant pas le TNF et dans le groupe de DMARD conventionnels, aucune modification de la composition corporelle ou de la fonction musculaire n’a été observée à 1 an.
Principales limitations
Étude portant sur un faible nombre de sujets.
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