Polyarthrite rhumatoïde : faut-il une nouvelle définition de la rémission ?
- Felson D & al.
- RMD Open
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
Les traitements de la polyarthrite rhumatoïde ont nettement évolué depuis trois décennies. La rémission est devenue un objectif atteignable, faut-il encore s’accorder sur la définition associée à celle-ci.
L’ACR (American College of Rhumatology) et l’EULAR (European Alliance of Associations for Rheumatology) ont initialement établi le seuil de rémission de la polyarthrite rhumatoïde en s’appuyant sur deux définitions : l’une basée sur la rémission booléenne (nombre d’articulations gonflées ou douloureuses ≤1, protéine-C réactive (CRP) ≤1 mg/dl et évaluation globale de l’activité de la PR ≤1), sur une échelle de 0-10), et l’autre sur le score SDAI (Simplified Disease Activity Index) ≤3.
Malgré tout, le score d’activité DAS28 (Disease Activity Score sur 28 articulations) reste encore aujourd’hui un critère d’évaluation de la rémission très utilisé à la fois en pratique clinique et dans les études.
Le DAS28 est composé de 4 éléments dont le nombre d’articulations gonflées, le nombre d’articulations douloureuses/sensibles, l’évaluation globale de la maladie (score entre 0 et 100) et soit la vitesse de sédimentation des érythrocytes (VS) - on parle alors de DAS28-VS – soit la CRP – on parle alors de DAS28-CRP. La CRP est plus sensible aux changements liés à l’inflammation à court terme que la VS. Le seuil de rémission est le même dans les deux cas, fixé à moins de 2,6.
Un éditorial publié dans la revue internationale Arthritis & rheumatology fait part de discordes sur la définition de rémission. En effet, certains patients atteindraient un DAS28 <2,6 voire 2,0, tout en ayant plusieurs articulations gonflées. En effet, des analyses ont montré que 10% des patients ayant un DAS28<2,6 auraient au moins 4 articulations gonflées.
Par ailleurs, bien que fréquente, l’utilisation du DAS28-CRP n’est pas parfaite. En effet, certains traitements comme les inhibiteurs de l’interleukine 6 et les inhibiteurs de JAK réduisent directement la CRP contrairement à l’abatacept et au rituximab. Ainsi, l’utilisation du DAS28-CRP dans les essais comparant l’efficacité de l’abatacept et des inhibiteurs de JAK, pourraient être plus favorable aux inhibiteurs de JAK.
Les auteurs, concluent sur le fait que l’objectif de la rémission ne devrait pas être fixé uniquement sur le DAS28, même sur la base du seuil le plus faible. En effet de nombreux patients pourraient être considérés comme étant en rémission alors qu’ils présenteraient encore plusieurs articulations gonflées et une maladie active. Ces experts invitent à tenir compte en pratique clinique de l’évaluation globale du patient, en intégrant notamment les niveaux de fatigue et de douleur ressentis.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé