Polyarthrite rhumatoïde et spondyloarthrite : désescalade thérapeutique et évènements indésirables
- Vinson D & al.
- Arthritis Res Ther
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une méta-analyse s’est intéressée à l’incidence de la survenue d’évènements indésirables graves chez des sujets souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR) ou de spondyloarthrite (SpA) en rémission ou avec une maladie peu active et soumis à deux stratégies thérapeutiques. Un groupe bénéficiait d’une stratégie de désescalade thérapeutique - d’un traitement par biothérapie originale (DMARDb) ou inhibiteurs de janus kinases (JAKi) – et un autre groupe continuait normalement ces mêmes traitements. Les analyses ont montré qu’il n’y avait aucune différence significative en termes d’incidence d’infections graves, d’événements indésirables graves, de cancers, d’événements cardiovasculaires ou de décès entre les deux groupes. Les auteurs mettent cependant en garde sur des conclusions trop hâtives car selon eux, la puissance de l’étude serait insuffisante pour démontrer une différence statistique et appellent à la réalisation d’études complémentaires.
Pourquoi ces résultats sont intéressants ?
L’utilisation des DMARDb ou JAKi est souvent accompagnée d’une augmentation des évènements indésirables. De précédentes données de la littérature ont montré l’intérêt (sur le risque de rechute et de progression de la maladie) d’une désescalade thérapeutique de ces traitements plutôt qu’un arrêt brutal. Un constat qui concerne surtout la PR. En revanche, le bénéfice sur les infections graves, et les événements indésirables les plus importants d’une stratégie de maintien ou de désescalade n’avait jamais été étudié jusque-là.
Méthodologie
Une revue de la littérature et méta-analyse ont été réalisées à partir des études publiées jusqu’en août 2019 sur PubMed, Embase et Cochrane et lors des conférences internationales ayant évalué la différence de risque d’incidence des infections graves, d’évènements indésirables graves, de cas de cancer, d’évènements cardiovasculaires et de décès après une désescalade (réduction de dose ou espacement de dose) par rapport au maintien du schéma thérapeutique.
Principaux résultats
Treize études contrôlées ont été jugées pertinentes (9 concernaient des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde et 4 des patients souffrant de spondyloarthrite, soit 1.174 patients-années dans le groupe désescalade et 1.086 patients-années dans le groupe traitement usuel maintenu). Toutes les études incluses étaient des études prospectives, et onze sur treize étaient des études randomisées.
L’incidence des évènements indésirables graves était moindre chez ceux qui avaient eu un traitement maintenu normalement, mais la différence pas statistiquement significative : 6,7 vs 7,4/100 patients-années, p=0,82.
Une tendance à la diminution des infections graves a été constatée entre les sujets ayant bénéficié d’une désescalade thérapeutique versusceux chez qui le traitement avait été maintenu, mais celle-ci n’était pas statistiquement significative : 2,6/100 vs 1,7/100 patients-années, p=0,13.
Limites
Nombre de sujets inclus trop faible (puissance de l’étude environ 26,6%), durée des études trop courtes pour juger de la survenue de certains événements comme les cancers.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé