Polyarthrite rhumatoïde : actualisation des recommandations de l’EULAR

  • Smolen JS & al.
  • Ann Rheum Dis

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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L’EULAR (European League Against Rheumatism) a rédigé une réactualisation de ses anciennes recommandations sur la polyarthrite rhumatoïde (PR) qui dataient de 2016. Elles ont été publiées début 2020 dans Annals of Rheumatic Diseases.

L’importance d’un arsenal thérapeutique diversifié

La principale nouveauté de ce texte réside dans un cinquième principe général qui rejoint les 4 établis précédemment : "Les patients doivent avoir accès à plusieurs médicaments avec différents mécanismes d'action afin de mieux répondre à l'hétérogénéité de la PR. Ils peuvent nécessiter plusieurs thérapies successives tout au long de la vie." Ce nouveau principe général vient répondre à la multiplicité des classes thérapeutiques aujourd'hui disponibles dans la maladie : anti-TNF, ant-IL6, anti-CD80/86, anti-CD20 et anti-JAK. Dans ce contexte, le switch entre ces différentes classes peut être nécessaire de façon régulière, afin d’obtenir une rémission ou une activité de la maladie.

Le texte du consensus insiste sur le fait que, si la maladie restera chronique chez une large majorité de patients, il est possible atteindre une rémission ou une faible activité de la maladie à condition d’opter pour des stratégies et adaptations thérapeutiques adéquates, le maintien d’un traitement insuffisamment efficace étant, rappelle-t-il aussi coûteux que de changer de molécule. Cependant, en pratique clinique, la principale difficulté actuelle est l’absence de biomarqueurs facilement disponibles qui permettraient de choisir le traitement le plus approprié pour chaque patient. À plus long terme, d’autres médicaments devront être développés pour soulager la fraction de la population PR qui n’atteint les objectifs thérapeutiques avec aucune des molécules actuelles.

Prise en compte des preuves concernant les traitements de fond synthétiques ciblés

Les recommandations EULAR n’ont pas modifié la définition de la cible ou des objectifs thérapeutiques. En revanche, deux évolutions concernent la 8e et la 11e recommandation :

- «si l’objectif thérapeutique n’a pas été atteint avec le premier traitement de fond, lorsque les facteurs de mauvais pronostic sont présents, un DMARDb ou un DMARDts doit être associé » : outre le nouveau terme associé (remplaçant celui d’«envisager »), cette préconisation n’impose plus que le choix soit plus volontiers posé en faveur d’un traitement de fond biologique (DMARDb), les données concernant les anti-JAK permettant notamment d’élargir cette préconisation aux traitements de fond synthétiques ciblés (DMARDts).

- « En cas de rémission persistante, et après l’arrêt des corticoïdes, il peut être envisagé de réduire progressivement puis d’arrêter les DMARDb ou les DMARDts » : cette formulation introduit ici aussi les DMARDts par rapport à la version de 2016, du fait de données probantes sur le sujet.

Concernant les 10 autres points de recommandations, aucune modification significative n’a été apportée hormis concernant les niveaux de preuves pour lesquels certains ont été réhaussés.