Polyarthrite rhumatoïde : doit-on évoquer une dose minimale de corticoïdes ?

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À retenir

  • Une étude confirme que traiter des patients à des taux de corticoïdes ≤2,5 mg augmente le risque de poussée inflammatoire chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïdes (PR).
  • Ces données ont un impact en pratique médicale et pour les études cliniques.

Pourquoi est-ce important ?

Les corticoïdes sont encore très utilisés chez les patients atteints de PR et traités par DMARDs (Disease Modyfing Anti-Rheumatic Drug) biologiques ou non. Par ailleurs, il n’est pas toujours aisé pour les médecins de trouver la bonne stratégie permettant de réduire leur utilisation afin de limiter les effets indésirables qui leur sont associés tout en ne prenant pas le risque d’une poussée inflammatoire. Les données de cette étude apportent donc des informations intéressantes.

Méthodologie

Il s’agit d’une étude cas-croisés ayant pour objectif de déterminer l’association dose-réponse permettant la réduction progressive des corticoïdes tout en limitant le risque de poussée de PR. Dans ce profil d’étude, les facteurs variant dans le temps sont évalués avant les évènements (période de risque, définie par les 6 mois précédant les poussées de PR) et avant les périodes contrôles (définies par les 6 mois précédant les visites sans poussée). 

Principaux résultats

Cette étude a inclus 508 patients atteints de PR, dont 52,5% ont eu au moins une poussée inflammatoire (DAS28-CRP augmenté de >1,2 et ≥3,2 entre deux visites consécutives). Ces derniers ont servi aux analyses cas-croisés. Sur l’ensemble de la population analysée, 80,9% étaient sous corticoïdes à l’inclusion (n=216) et parmi eux, 81,5% (n=176) ont eu une réduction de dose, et 57,8% (n=125 sur 216) un arrêt total des corticoïdes. 

Sur l’ensemble de la cohorte, 63% (n=320) ont changé de traitement de bDMARD au moins une fois.

L’arrêt total des corticoïdes a entraîné une augmentation de 45% du risque de poussée inflammatoire de PR (odds ratio ajusté (ORa) 1,45 [1,13-2,24]). La diminution des doses de corticoïdes entre 0 à 2,5 mg/j a été associée à une augmentation de 37% du risque de poussée de PR (ORa 1,37 [1,06-2,01]).

En revanche, une diminution progressive des doses de corticoïdes tout en restant à des doses supérieures à 2,5 mg/j, n’a pas entrainé d’augmentation du risque de poussée inflammatoire.

Les mêmes tendances ont été observées lorsque la définition de la poussée était modifiée et caractérisée par une augmentation du DAS28-CRP >1 et DAS28-CRP≥3,2.