Pollution en période de périnatalité et développement cognitif des enfants
- Nathalie BARRÈS
- Actualités Congrès
À retenir
- Selon une étude récente, le développement général et non verbal des garçons à l’âge de 5-6 ans serait impacté de manière délétère par une exposition in utero, en particulier en milieu de grossesse, ainsi qu’à l’âge 3-4 ans, aux particules fines liées à la pollution atmosphérique.
- Les associations spécifiques entre l’exposition à la pollution en période périnatale et le développement cognitif chez les filles à l’âge de 5-6 ans était moins clair.
Pourquoi est-ce important ?
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2020, 71% et 96% de la population urbaine vivant en Europe aurait été exposés à des taux de particules fines (PM10 et PM2,5 respectivement) supérieurs aux recommandations. Plusieurs données de la littérature suggèrent que l’exposition aux particules fines aurait une toxicité neurodéveloppementale. Les fœtus et les enfants sont particulièrement à risque, or, il existe peu de données sur l’impact combiné de l’exposition prénatale et postnatale précoce à la pollution de l’air ambiant sur la cognition de l’enfant, d’où l’intérêt de ces données.
Méthodologie
Cette étude évalue la relation temporelle entre l’exposition prénatale (les 35 premières semaines de grossesse) et postnatale précoce (entre 0 et 60 mois après la naissance) aux PM10, PM2,5 et NO2 et la fonction cognitive de l’enfant à l’âge de 5-6 ans. Des modèles d’exposition spatio-temporelle validés ont été utilisés pour évaluer l’exposition à ces différentes particules au domicile de 1,271 paires mère-enfants issues des études françaises EDEN et PELAGIE. Des scores représentatifs des capacités verbales et non-verbales d’enfants de 5-6 ans ont été construits à partir des sous-échelles WPPSI-III, WISC-IV et NEPSY-II.
Principaux résultats
L’âge médian des mères était de 29 ans, et 36% d’entre elles avaient un niveau d’étude équivalent à 3 ans après le baccalauréat. L’exposition médiane depuis la conception jusqu’au 60e mois de l’enfant était de 19,3 μg/m3 pour les PM10, 12,4 μg/m3 pour les PM2,5 et 16,9 μg/m3 pour le NO2. Les estimations suggéraient une moindre exposition durant l’été que l’hiver, en particulier pour le NO2.
L’augmentation de l’exposition maternelle aux PM10, PM2,5 et NO2 au cours de la période particulièrement sensible entre la 15e et la 33e semaine de grossesse a été associée à des capacités générales et verbales plus faibles chez les garçons à l’âge de 5-6 ans. L’exposition prénatale à des taux importants de NO2 était également associée à la diminution des capacités verbales chez les garçons entre 5-6 ans. Chez les filles, seule une association délétère a été mise en évidence entre l’augmentation de l’exposition aux PM2,5 en fin de grossesse et les capacités non verbales à l’âge de 5-6 ans.
Certaines associations se sont montrées positives sur le développement général et non verbal, à la fois chez les filles et les garçons, notamment une exposition aux particules fines en début de grossesse. Les auteurs n’excluent pas certains biais.
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