Pollution atmosphérique : est-ce vraiment un facteur de risque de cancer du sein ?

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

Une étude française s’est intéressée à l’association entre l’exposition au dioxyde d’azote (NO2) qui constitue potentiellement un agent de cancérogénicité, mais également un marqueur d’exposition aux polluants atmosphériques et le développement du cancer du sein. Les conclusions de celles-ci mettent en évidence qu’une exposition forte au NO2 dans les 10 dernières années serait associée à une augmentation globale du risque de cancer du sein, et plus spécifiquement des cancers du sein hormonodépendants. Cette association pourrait être un peu plus forte chez les femmes ménopausées que chez les autres. En revanche, aucune association entre exposition aux particules fines PM10 ou PM2,5 et  risque de cancer du sein n’a été mise en évidence.

Méthodologie

Cette étude cas-témoins sur l’impact de la pollution atmosphérique sur le cancer du sein a été menée dans deux départements français, l’Ille-et-Vilaine et la Côte d’Or, auprès de 1.229 femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein entre 2005 et 2007, et 1.316 témoins appariés sur l’âge. Les concentrations en NO2, PM10 et PM2,5 au lieu de résidence des participantes au cours des 10 dernières années ont été évaluées par un modèle spécifique.

Principaux résultats

L’exposition au NO2 était légèrement supérieure pour les femmes qui avaient développé un cancer du sein que chez les femmes témoins dans les deux départements étudiés (17,2 μg/m3 versus 16,8 μg/m3). L’exposition au NO2 était également supérieure dans les zones urbaines par rapport aux zones rurales. En revanche, l’exposition aux PM10 et PM2,5 était similaire entre les deux groupes de femmes, sans variation significative entre les zones urbaines et rurales. 

Les données recueillies ont permis de mettre en évidence une hausse de 41% du risque de cancer du sein entre les femmes les plus exposées et les moins exposées au NO2 (Odds ratio 1,41 [1,07-1 ;86]). Toute augmentation de l’exposition au NO2 de 10 μg/m3 augmentait le risque de cancer du sein de 11% (Odds ratio 1,11 [0,98-1,26]).

L’exposition importante au NO2 était associée à une augmentation du risque de cancer du sein de 15% par rapport aux plus faibles expositions, lorsque l’on considérait plus spécifiquement les tumeurs de type ER+/PR+, en particulier chez les femmes ménopausées (+19%). Ces associations n’étaient pas retrouvées pour les cancers du sein ER-/PR- ou HER2+ ou HER2-. 

Enfin, aucune association entre les PM10 ou PM2,5 et un ou plusieurs sous-types de cancer n’a été mise en évidence.