Plus de risque de rétinopathie diabétique sous iDPP-4 ? Pas sûr…
- Kim NH & al.
- Diabetes Metab
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Globalement, par rapport à d’autres anti-hyperglycémiants, un traitement par inhibiteur de la dipeptidyl peptidase 4 (iDPP-4) n’augmenterait pas le risque de rétinopathie diabétique, sauf lors de la phase précoce du traitement (<12 mois), où le risque serait augmenté de 31%. Cependant, le manque d’informations concernant le contrôle glycémique et la sévérité de la rétinopathie diabétique au niveau individuel conduisent les auteurs à évoquer la nécessité de confirmer ces résultats par la réalisation d’études cliniques plus robustes.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
De nombreuses études de large envergure (TECOS, EXAMINE, SAVOR-TIMI 53) ont démontré la sécurité des iDPP-4 sur la survenue d’événements cardiovasculaires majeurs. En revanche, leur sécurité sur les complications microvasculaires est moins bien connue, malgré quelques études portant sur de larges effectifs ayant évalué l’impact de ces traitements sur la fonction rénale. S’il est plutôt admis qu’un contrôle intense de la glycémie diminuerait les risques de complications microvasculaires, des données récentes ayant évalué l’impact de traitements agissant sur le système des incrétines (iDPP-4 sitagliptine et GLP-1 RA sémaglutide) amènent à des conclusions contradictoires concernant le risque de rétinopathie diabétique. Cependant, ces études avaient pour objectif principal d’évaluer le risque cardiovasculaire, et non la rétinopathie diabétique. D’où l’intérêt de l’étude présentée ici.
Méthodologie
Les analyses ont été menées à partir des données du service national d’assurance maladie coréen. Au total, 67.743 adultes diabétiques de type 2 traités par anti-hyperglycémiants entre 2008 et 2013 ont été identifiés. Les sujets traités par iDPP-4 ont été appariés à des sujets contrôles n’en n’ayant jamais pris.
Principaux résultats
Sur les 14.552 utilisateurs d’iDPP-4 et autant de non-utilisateurs, 342 cas et 305 sujets non-utilisateurs ont développé une rétinopathie diabétique au cours du suivi médian de 28,4 mois.
Par rapport aux non-utilisateurs, le risque de rétinopathie diabétique (critère composite principal d’évaluation, incluant les évènements suivants : hémorragie intraoculaire, vitrectomie ou photocoagulation, administration intravitréenne d’agents pharmacologiques et cécité) n’était pas augmenté chez les patients traités par iDPP-4 au cours du suivi (hazard ratio ajusté (HRa) 1,08 [0,93-1,26]).
Les analyses ont montré que les iDPP-4 n’augmentaient pas non plus les constituants du critère composite principal d'évaluation pris individuellement. En revanche, les iDPP-4 administrés durant moins de 12 mois étaient associés à une augmentation du risque de rétinopathie diabétique (critère composite) par rapport à d’autres agents anti-hyperglycémiants administrés durant la même période (HRa 1,31 [1,09-1,57]).
Principales limitations
Les données concernant la sévérité des rétinopathies diabétiques n’étaient pas disponibles, ce qui a pu introduire certains biais. Les données n’ont pas été ajustées sur les taux d’HbA1c, par manque de données pertinentes.
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