Plus de risque de maladie de Parkinson chez les patients souffrant d’arthrose ?

  • Nathalie BARRÈS
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

  • Selon une récente étude, les patients souffrant d’arthrose ont 41% de risque supplémentaire de développer une maladie de Parkinson par rapport à des sujets non arthrosiques.
  • Ceux souffrant de gonarthrose ou de coxarthrose sont les plus à risque.
  • Les cliniciens doivent prendre conscience de ce risque pour l’identifier précocement.

Les auteurs évoquent l’importance de l’activité physique pour limiter l’inflammation et suggèrent que « les patients atteints d’arthrose du genou ou de la hanche sont plus susceptibles d’avoir un plus faible niveau d’activité physique en raison de la douleur articulaire et de la mobilité réduite, ce qui pourrait les prédisposer à un risque plus élevé de maladie de Parkinson ».

Pourquoi est-ce important ?

La maladie de Parkinson est liée à un processus neuro-inflammatoire exacerbé. De plus en plus d’études soulignent que l’inflammation périphérique notamment via l’interleukine 6 (IL-6) et le tumor necrosis factor (TNF) pourrait contribuer également à la neuro-inflammation cérébral entraînant une neurodégénérescence. De fait, des chercheurs ont souhaité valider l’hypothèse d’une association entre arthrose et risque ultérieur de développer une maladie de Parkinson. Il s’agit de la première étude sur le sujet.

Méthodologie

Cette étude rétrospective de cohorte a été conduite à partir de la base de données d’assurance maladie taiwanaise. Au global, 33.360 patients âgés de 50 à 64 ans souffrant d’arthrose entre 2002 et 2005 ont été inclus. Ce groupe a été apparié sur l’âge et le sexe à 33.360 sujets sans arthrose. Puis leur survie sans maladie de Parkinson a été évaluée et comparée.

Principaux résultats

Les femmes représentaient 64,7% de l’ensemble des sujets et l’âge moyen de la cohorte était de 57,1 ans. Les sujets qui souffraient d’arthrose étaient plus susceptibles que les autres d’avoir d’autres comorbidités (diabète de type 2, hypertension, dyslipidémie, maladie thyroïdienne,connectivites, coronaropathie, broncho-pneumopathie chronique obstructive, accident vasculaire cérébral, traumatisme crânien, goutte).

Le suivi moyen était de 7,74 ans pour le groupe atteint d’arthrose et de 8,67 ans pour les autres. Par rapport au groupe sans arthrose, les sujets souffrant d’arthrose avaient 41% de risque supplémentaire de développer une maladie de Parkinson (0,99/1.000 personnes-années versus 0,71/1.000 personnes-années, soit un hazard ratio ajusté (HRa) de 1,41 [1,16-1,70], p=0,0003).

Les analyses en sous-groupe ont montré que les patients qui avaient une arthrose du genou ou de la hanche avaient le risque le plus élevé de développer une maladie de Parkinson (HRa 1,55 [1,14-2,11]) par rapport à ceux qui avaient une autre forme d’arthrose (HRa 1,42 [1,06-1,89]).