PIONEER-5 a évalué le sémaglutide par voie orale chez des sujets ayant une fonction rénale altérée
- Mosenzon O & al.
- Lancet Diabetes Endocrinol
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude de phase IIIa a été menée chez des sujets diabétiques de type 2 ayant une fonction rénale modérément altérée et insuffisamment contrôlés par metformine, sulfamide ou les deux, ou encore par insuline associée ou non à la metformine.
- Dans ce contexte, le sémaglutide 14 mg administré quotidiennement par voie orale durant 26 semaines, s’est révélé significativement plus efficace que le placebo pour diminuer l’HbA1c (-1,0 points de pourcentage) et le poids (-2,7 kg).
- Une proportion significativement plus importante de sujets sous sémaglutide versus placebo ont atteint une HbA1c <7% sans hypoglycémie sévère.
Pourquoi cette étude est-elle intéressante ?
L’insuline et les sulfamides ont été associés à une augmentation du poids et des hypoglycémies, et ce d’autant plus chez les sujets souffrant de maladie rénale chronique. La metformine doit être utilisée avec prudence lorsque le DFGé est <30 mL/min/1,73m2, et la plupart des iSGLT2 ne sont pas recommandés lorsque la clearance de la créatinine est <45 mL/min. Les iDPP-4, eux, peuvent être utilisés chez les sujets en insuffisance rénale (sauf la saxagliptine au stade 5) même si bien souvent un ajustement de dose est nécessaire. Enfin, les GLP-1 RA n’ont pas besoin d’ajustement de dose chez les sujets insuffisants rénaux (stade 4 et au-dessus). Il était ainsi intéressant d’évaluer l’impact du sémaglutide oral (éliminé par voie rénale et hépatique) sur le paramètre rénal.
Méthodologie
L’étude PIONEER-5 est intégrée à un programme d’évaluation clinique du sémaglutide oral comprenant 10 essais cliniques. Cette étude de phase IIIa est une étude multicentrique, randomisée, menée en double aveugle chez des sujets diabétiques de type 2, ayant une fonction rénale altérée (DFGé de 30-59 mL/min/1,73m2) et ayant reçu durant les 90 derniers jours une dose stable de metformine seule ou en association avec un sulfamide, ou une insuline seule ou associée à la metformine. Les patients ont été stratifiés en fonction de leur traitement anti-hyperglycémiant et de leur fonction rénale pour recevoir durant 26 semaines du sémaglutide (jusqu’à 14 mg/j par palier) ou un placebo en plus de leur traitement antidiabétique habituel. Les analyses ont été faites sur la population en tenant compte d’une part, des arrêts de traitement, d’autre part du recours à un traitement de secours. Le critère principal d’évaluation à 26 semaines était la variation de l’HbA1c par rapport à l’inclusion, et le critère secondaire comprenait la variation de poids sur la même période.
Principaux résultats
324 patients ont été inclus dans l’étude (163 dans le groupe sémaglutide et 161 dans le groupe placebo). L’âge moyen était de 70 ans et 52% des individus étaient des femmes. Parmi eux, 40% avaient une insuffisance rénale chronique de stade 3B, 75% prenaient de la metformine, 40% un sulfamide et 35% une insuline basale.
À la 26esemaine, les patients du groupe sémaglutide avaient une diminution de leur HbA1c significativement plus importante que ceux du groupe placebo : variation moyenne de -1,1 versus-0,1 point de pourcentage, soit une différence estimée de -1,0 point de pourcentage [-1,2 à -0,8], p<0,0001. Par rapport au placebo, une proportion significativement plus importante de patients traités par sémaglutide ont atteint une HbA1c <7% (58% vs 23%) sans hypoglycémie symptomatique sévère ou confirmée et sans gain de poids.
La diminution de poids était également significativement plus importante sous sémaglutide que sous placebo (-3,7 kg versus -1,1 kg, soit une différence estimée de -2,7 [-3,5 à -1,9], p<0,0001).
Une proportion plus conséquente de patients traités par sémaglutide ont eu des événements indésirables (74%versus65%) expliquant en partie la plus forte proportion de patients ayant arrêté leur traitement dans le groupe sémaglutide versusle groupe placebo (15% vs 5%). Les événements indésirables les plus fréquents sous sémaglutide étaient des, nausées modérées à sévères. Trois décès sont survenus au cours de l’étude, mais aucun n’a été considéré comme étant en lien avec l’un des deux types de traitement.
Principales limitations
Une comparaison directe versusun autre traitement antidiabétique et non un placebo aurait été intéressante. La durée du traitement n’était que de 26 semaines.
Financements
Étude financée par Novo Nordisk A/S.
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