Phase aiguë de l'IDM sans hypoxémie : faut-il supplémenter en oxygène ?
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Selon les données de cette méta-analyse, l’oxygénothérapie n’apporterait pas de bénéfice à court terme sur la mortalité toutes causes, la récidive d’ischémie ou d’infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque et la survenue d’événement arythmique par rapport à l’absence d’oxygénothérapie dans la phase aiguë de l’infarctus du myocarde chez des sujets ne présentant pas d’hypoxémie. Elle pourrait même être délétère. Ces données vont dans le sens des recommandations qui incitent à éviter l’oxygénothérapie en phase aiguë de l’IDM chez les patients ayant une SpO2 ≥90%.
Pourquoi est-ce important ?
L’utilisation d’une supplémentation en oxygène continue à être utilisée en pratique courante chez les patients présentant un infarctus du myocarde (IDM). Les données disponibles sont contradictoires, et pas toujours issues d’études présentant une méthologie rigoureuse. Et dans ce contexte, une méta-analyse intégrant les données les plus actuelles permet d’avoir une meilleure évaluation de l’efficacité de la supplémentation en oxygène chez les patients présentant un IDM aigu sans hypoxémie.
Principaux résultats
- Au total, sept études ont été identifiées. Celles-ci ont inclus 3.842 patients (âge moyen 62 ans) ayant reçu une oxygénothérapie et 3.860 patients (âge moyen 63 ans) n’en n’ayant pas reçu.
- La période de suivi allait jusqu’à 12 mois (moyenne 2,1 mois).
- L’administration d’une oxygénothérapie n’a pas permis de diminuer le risque de mortalité toutes causes (RR poolé 0,99 [0,81-1,21], p=0,43), de récidive d’ischémie ou d’infarctus du myocarde (RR poolé 1,19 [0,95-1,48], p=0,75), d’insuffisance cardiaque (RR poolé 0,94 [0,61-1,45], p=0,348) et de survenue d’évènements arythmiques (RR poolé 1,01 [0,85-1,2], p=0,233), par rapport à l’absence d’oxygénothérapie.
Méthodologie
- Une revue de la littérature (MEDLINE, Web of Science, Cochrane Collaboration of Clinical Trials) réalisée jusqu’en novembre 2017 et une méta-analyse ont permis d’évaluer l’intérêt de l’utilisation d’une oxygénothérapie après la phase aiguë de l’infarctus du myocarde.
- Les données ont été extraites à partir d’essais cliniques randomisés et/ou d’études observationnelles, menés chez des adultes en phase aiguë d’IDM, traités ou non par oxygénothérapie (deux bras par étude) et ne présentant pas d’hypoxémie.
- Les critères d’évaluation étaient la mortalité toutes causes durant la période de suivi, la récidive d’ischémie et/ou infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque et l’arythmie.
Principales limitations
- La définition de l’hyperoxie était variable dans les différentes études incluses dans la méta-analyse.
- Une seule étude était en double aveugle, et plusieurs études présentaient un suivi incomplet.
- Aucun essai n’avait la puissance nécessaire pour détecter des différences significatives concernant les évènements indésirables.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé