Peut-on mieux personnaliser les interventions de sevrage tabagique ?

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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Alors que plus de deux tiers des fumeurs sont intéressés par l’idée d’arrêter de fumer, seuls 7,4% de ceux qui ont tenté d’arrêter sont restés abstinents pendant plus d’un an. L’efficacité des interventions de sevrage tabagique doit donc être améliorée. Pour cela, la Communauté de Patients pour la recherche de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (ComPaRe) a interrogé des patients et des médecins, afin d’identifier les marqueurs les plus importants à prendre en compte pour personnaliser les interventions de sevrage tabagique. Les résultats de cette étude viennent d’être publiés 1.

36 marqueurs à prendre en compte 

À partir de la littérature scientifique, cette étude a permis d’identifier 36 marqueurs pouvant influencer l’efficacité d’une intervention de sevrage tabagique, par exemple la situation psychosociale du patient, ses habitudes de consommation tabagique ou ses ressources financières. Les chercheurs ont ensuite interrogé 793 patients de la cohorte ComPaRe et 795 médecins pour prioriser ces marqueurs.

Pour les médecins, les trois marqueurs les plus importants à prendre en compte pour personnaliser le sevrage tabagique sont : 

  • la motivation des patients (ex : stade selon le modèle de Prochaska, qui découpe le processus vers le changement de comportement en plusieurs stades) ;
  • leurs préférences ;
  • leurs craintes (ex : peur de prendre du poids). 

Pour les patients, les trois marqueurs les plus importants sont :

  • la motivation à arrêter de fumer ;
  • les habitudes de consommation (ex : à la maison /au travail) ;
  • le niveau de dépendance.

Vers une personnalisation du sevrage

Les interventions de sevrage tabagique sont souvent conçues par des soignants, sans toujours tenir compte de la perspective des patients. Les résultats de cette étude et les marqueurs identifiés devraient donc être utiles pour construire des interventions personnalisées tenant compte à la fois des priorités des patients et de leurs médecins. 

Pour rappel, ComPaRe est une communauté de patients créée en 2017 par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Elle rassemble aujourd’hui plus de 50.000 patients volontaires partout en France qui contribuent à faire avancer la recherche sur leurs maladies chroniques en répondant régulièrement à des questionnaires en ligne. Les patients peuvent s’inscrire sur le site sécurisé : compare.aphp.fr.