Personnes âgées : attention à la dénutrition et à la sarcopénie
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS), le Haut Conseil de la Santé Publique vient d’émettre un avis sur les repères alimentaires pour les personnes âgées. Cet avis commence par une précision importante : une personne est considérée comme âgée à partir de 75 ans, qui est un seuil de déclenchement fréquent de pathologies et de vulnérabilités associées à l’âge. Ce seuil est arbitraire et n’a de sens que dans la formulation de repères destinés aux professionnels de santé pour dépister les patients particulièrement à risque et non ceux chez qui le risque est réalisé et qui peuvent parfois bénéficier d’un régime nutritionnel spécifique.
Deux dangers particuliers menacent les personnes âgées : la dénutrition et la sarcopénie. Jusqu’à 75-80 ans, les masses grasses augmentent progressivement et les masses musculaires et osseuses diminuent. Au-delà, les masses grasses et maigres ont tendance à diminuer. Les déterminants de la dénutrition sont nombreux, en particulier les maladies chroniques (insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire chronique, cancer). En ce qui concerne la sarcopénie, il faut noter qu’à partir de 70 ans, le déclin de la force musculaire est environ trois fois plus important que celui de la masse musculaire. Un apport suffisant en protéines couplé à de l’exercice physique et à la lutte contre la sédentarité est une priorité. Cela étant, il s’agit de notions très générales : l’hétérogénéité des situations individuelles est de règle.
Les recommandations par groupes d’aliments ne sont pas beaucoup différentes de celles destinées aux adultes avant 75 ans. Il faut prendre garde que les apports protéinés et en calcium soient suffisants et souvent il faudra supplémenter en vitamine D. Mais les autres supplémentations n’ont pas forcément d’intérêt avec un régime alimentaire varié, abondant et équilibré. En dehors d’indications médicales, les régimes d’exclusion (sans sel, sans gras, etc), amaigrissants et déséquilibrés (par exemple riches en protéines) sont à proscrire.
Pour le groupe de travail du HCSP, « le suivi des performances physiques et de la force musculaire avec l’âge devrait être systématique, avec le développement en particulier de tests simples en auto-évaluation. » Il est essentiel de surveiller le poids, toute perte supérieure à 5% signe une dénutrition. Attention ! Celle-ci existe même chez les personnes obèses. « Les régimes d’exclusion suivis de longue date (végétarien, végétalien) nécessitent une vigilance particulière par rapport au risque élevé de carences passé 75 ans. »
En conclusion, surveillance du poids, respect d’apports protéinés en quantités suffisantes, maintien d’un exercice physique adapté et lutte contre la sédentarité sont les priorités pour le maintien en bonne santé d’une personne âgée.
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