Performance cognitive : les probiotiques utiles aux sujets âgés?
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude clinique randomisée menée chez des sujets de 52 à 75 ans ayant ou non des troubles cognitifs légers (TCL ou MCI – Mild Cognitive Impairement) a montré une amélioration des performances cognitives grâce à une supplémentation en Lactobacillus rhamnosus GG (LGG).
- Prevotella ruminicola, Bacteroides thetaiotaomicron et Bacteroides xylanisolvens étaient les trois principales bactéries des taxons corrélés avec les TCL. Les auteurs soulignent l’influence de l’abondance de ces deux dernières bactéries sur le métabolisme intestinal du glutamate, qui est un neurotransmetteur déterminant dans le transport des signaux entre cerveau et nerf vague.
- La supplémentation par LGG avait un impact faible sur la diversité globale du microbiome, mais des différences sont apparues entre la réponse microbienne au traitement des personnes ayant ou non des TCL.
Pourquoi est-ce important ?
Il a été décrit que la composition du microbiote intestinal est associée au développement de pathologies comme la maladie d'Alzheimer (MA) ou la maladie de Parkinson. Il a aussi été démontré qu'elle différait chez les personnes ayant ou non une atteinte cognitive. Selon certaines études, la supplémentation en probiotiques pourrait être bénéfique chez les personnes atteintes de MA, de TCL et chez les personnes âgées en bonne santé cognitive. Parmi les alternatives, Lactobacillus rhamnosus GG a été associé à une amélioration de la fonction cognitive chez des personnes ayant des TCL, mais son impact sur l’évolution du microbiome intestinal et les liens entre celle-ci et la fonction cognitive n'ont pas été décrits.
Méthodologie
L’essai randomisé mené en double aveugle contre placebo visait à tester l'impact d'une supplémentation en LGG sur les fonctions cognitives d'adultes d'âge moyen (52-59 ans) ou âgés (60-75 ans) en bonne santé. Ils ont été randomisés entre une supplémentation (2 capsules de 10 milliards d'UFC et 200 mg d'inuline prébiotique par jour) ou un placebo. L’étude prévoyait une évaluation initiale puis à 3 mois de la fonction cognitive, ainsi que des évaluations mensuelles de l’adhésion au traitement.
Principaux résultats
Les données obtenues auprès des 169 participants âgés de 52 à 75 ans concernant la fonction cognitive ont été rapportées dans une précédente publication et montraient une amélioration des performances cognitives.
L’analyse du microbiote intestinal montre une domination des Bacteroidetes (48%) et Firmicutes (46%). Dans le microbiote fécal, Bacteroidetes prédominait (36,8%) suivi d’autres phylums en proportions inférieures à 10% (6,5% de Faecalibacterium, 4,5 % d’Alistipes, 3,6 % de Parabacteroides …).
L'abondance du genre Prevotella était plus élevée chez les sujets ayant des troubles cognitifs que chez ceux en bonne santé cognitive. Chez le sous-groupe de patients avec ou sans troubles cognitifs ayant l’abondance en Prevotella la plus élevée, l’abondance en Bacteroides thetaiotaomicron et en Bacteroides xylanisolvens distinguait les deux groupes.
Une diminution de l'abondance relative des genres Prevotella et Dehalobacterium en réponse à la supplémentation en LGG dans le groupe TCL était corrélée à l’amélioration du score cognitif.
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