Peptides natriurétiques : comment améliorer le diagnostic d’insuffisance cardiaque en soins primaires ?
- Roalfe AK & al.
- ESC Heart Fail
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
-
Selon cette méta-analyse, utiliser un seuil d’exclusion plus faible (<125 ng/L) permet de donner au dosage de NT-proBNP une meilleure valeur prédictive de l’existence ou non d’une insuffisance cardiaque chez les plus de 70 ans, par rapport à un seuil fixé à 400 ng/L. Ces données nécessitent une validation à partir d’une étude dédiée.
Le dosage des peptides NT-proBNP (fragment N-terminal du proBNP) peut être utilisé pour préciser le diagnostic d’insuffisance cardiaque dans quelques situations spécifiques en médecine ambulatoire. Cependant, le seuil inférieur permettant d’exclure le diagnostic diffère selon les recommandations. Des chercheurs britanniques ont ainsi souhaité comparer les seuils définis au niveau national (recommandations NICE, <400 ng/L) et européennes (recommandations ESC, <125 ng/mL) à partir de deux importantes cohortes européennes et évaluer s’il permettait aussi de discriminer les patients selon le type d’insuffisance cardiaque (IC), avec fraction d’éjection préservée (FEp) ou réduite (FEr).
Méthodologie
Les chercheurs ont utilisé deux cohortes : la première (REFER) avait été utilisée pour valider un outil décisionnel dans l’IC basé sur des éléments cliniques et/ou le dosage du NT-proBNP. La seconde (UHFO) avait été utilisée pour valider un outil prédictif clinique de l’IC en soins primaires. Au total, les données de 1.073 patients ont été poolés (dont 37,1% d’hommes, 71,7 ans d’âge moyen) parmi lesquels 313 avaient été diagnostiqués comme souffrant d’IC, dont 48,2% associés à une FEr.
Principaux résultats
L’aire sous la courbe (AUC) de la valeur du NT-proBNP ajustée sur l'âge, le sexe et la présence d’une fibrillation auriculaire était supérieure et constituait un meilleur facteur prédictif d’IC avec FEr (AUC 0,82 [0,78-0,86]) que d’IC avec FEp (0,71 [0,66-0,75]).
Chez les plus de 70 ans, le seuil de 125 ng/L avait une valeur prédictive négative (VPN) de 84,9% [81,6 -88,2] et une valeur prédictive positive (VPP) de 68,1% [63,1 -73,3] tandis que le seuil de 400 ng/L était associé à une VPN et une VPP de 74,7% [72,1 -77,2] et 81,8% [73,3 -89,5] respectivement. Ce qui reviendrait, pour 1.000 personnes de plus de 70 ans dont 36% ont une IC, à ce que le seuil préconisé par l’ESC permette d’exclure 92 sujets de plus que le seuil du NICE, tout en en repérant 113 de plus.
Si ces données sont limitées par l’hétérogénéité initiale des deux cohortes, l’analyse des données individuelles permet de disposer de données robustes.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé