Pembrolizumab et cancer du sein triple négatif : résultats encourageants
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
- Les analyses intermédiaires d’une étude de phase 3 montrent que l’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie entraîne une survie sans progression plus importante que la chimiothérapie seule.
- Ces résultats étaient significatifs chez des femmes dont les tumeurs exprimaient le ligand PD-L1 et dont le score combiné était ≥10 (CPS-10).
Pourquoi est-ce important ?
Face à ce type de cancer très agressif, et à la réponse sous-optimale de la chimiothérapie, de nouvelles stratégies thérapeutiques sont développées pour améliorer la survie globale de ces patientes. Le pembrolizumab a déjà démontré son efficacité antitumorale en cas de cancer triple négatif avancé, en particulier en première ligne de traitement, avec des réponses cliniques améliorées en particulier lorsque les taux de PD-L1 étaient élevés.
Méthodologie
Des patientes atteintes de cancer du sein triple négatif inopérable, localement récidivant ou métastatique ont été randomisées (2:1) entre un groupe recevant le pembrolizumab (200 mg) toutes les 3 semaines ou un placebo, en plus d’une chimiothérapie choisie par les investigateurs (paclitaxel, paclitaxel lié à l’albumine sous forme de nanoparticules ou gemcitabine-carboplatine). Le critère principal d’évaluation était la survie globale chez les patientes dont la tumeur exprimaient PD-L1 et un CPS ≥1 (CPS-1), chez les patientes dont la tumeur exprimait PD-L1 et un CPS ≥10 (CPS-10) et dans la population en intention de traiter (ITT). Le CPS évalue l’expression de PD-L1 dans les cellules tumorales et les cellules immunitaires (lymphocytes, macrophages).
Principaux résultats
Entre janvier 2017 et juin 2018, 847 patientes ont été randomisées à travers 29 pays. Parmi elles, 566 ont été assignées au groupe pembrolizumab-chimiothérapie et 281 au groupe chimiothérapie seule. Le suivi médian pour ces analyses intermédiaires était de 44,1 mois. À l’inclusion, les caractéristiques des patientes des groupes CPS-1 (75,1%, n=636) et CPS-10 (38,1%, n=323) étaient similaires de celles évaluées en ITT.
Dans le sous-groupe CPS-10, la survie globale médiane était de 23,0 mois dans le groupe ayant reçu le pembrolizumab en plus de la chimiothérapie et de 16,1 mois dans l’autre groupe. Le hazard ratio de la mortalité était de 0,73 [0,55-0,95], p=0,0185.
Dans le sous-groupe CPS-1, la survie globale médiane était de 17,6 et 16,0 mois respectivement (soit un HR de 0,86 [0,72-1,04]), p=0,1125)
Dans la population en ITT, la survie médiane globale était de 17,2 mois versus 15,5 mois respectivement (HR 0,89 [0,76-1,05], significativité non testée du fait de la multiplicité des stratégies testées).
Des effets indésirables de grade 3, 4 ou 5, en lien avec le traitement, sont survenus chez 68,1% des patients sous pembrolizumab et chez 66,9% des patientes sous placebo, dont 0,4% de décès dans le premier groupe et aucun sous placebo.
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