Paxlovid® : 1er antiviral anti-SARS-CoV-2 disponible en ville
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
La Haute autorité de santé (HAS) autorise l’accès précoce à Paxlovid® (nirmatrelvir/ritonavir), un antiviral mis au point par le laboratoire Pfizer, en traitement curatif en cas d’infection par le SARS-CoV-2.
Un antiviral par voie orale accessible en ville
Alors que trois traitements anti-COVID-19 par anticorps monoclonaux sont déjà disponibles en France (Ronapreve®, Evusheld® et Xevudy®), Paxlovid® est le premier antiviral anti-SARS-CoV-2 à obtenir une autorisation d’accès précoce. Il agit en ciblant et en inhibant la protéase 3C-like, une enzyme nécessaire à la réplication du SARS-CoV-2.
Contrairement aux anticorps monoclonaux, Paxlovid® se présente sous forme de comprimés (2 comprimés de nirmatrelvir PF-07321332 et 1 comprimé de ritonavir) à prendre par voie orale deux fois par jour pendant cinq jours. Il doit être administré dès que possible après le diagnostic et au maximum dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes.
Cette présentation sous forme de comprimés permet à Paxlovid® d’être le premier traitement de la COVID-19 accessible en ville et prescrit par les médecins généralistes. La HAS a élaboré des "réponses rapides" pour accompagner les médecins lors de l’arrivée des premières doses, fin janvier, qui seront en nombre limité.
Qui est concerné ?
Paxlovid® est indiqué pour les adultes infectés par le SARS-CoV-2 qui ne nécessitent pas de supplémentation en oxygène et présentent un risque élevé d’évolution de leur infection vers une forme sévère de la maladie, c’est-à-dire :
- Les patients adultes sévèrement immunodéprimés ou présentant une pathologie à très haut risque de forme grave (en particulier cancers en cours de traitement, polypathologies, trisomie 21 ou certaines maladies rares) quel que soit leur l’âge et leur statut vaccinal ;
- Les patients >65 ans présentant des facteurs de risques de développer des formes graves (diabète, obésité, insuffisance rénale chronique, insuffisance cardiaque, hypertension artérielle, insuffisance respiratoire...), en particulier lorsque ces personnes ne sont pas ou pas complètement vaccinées.
Quelle efficacité sur Omicron ?
D’après les données disponibles, Paxlovid® permet de réduire le risque de progression vers une forme sévère de COVID-19 (hospitalisation ou décès) d’environ 85,2%. Son mécanisme d’action laisse espérer une efficacité maintenue sur les différents variants, y compris Omicron, ce qui est également suggéré par des données préliminaires in vitro.
Des contre-indications et des interactions médicamenteuses
Il est important de noter que Paxlovid® est contre-indiqué chez les personnes avec une insuffisance hépatique ou rénale sévères et n’est pas recommandé pendant la grossesse. Une adaptation de la posologie est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale modérée.
Le risque d’interactions médicamenteuses est important avec Paxlovid® et devra être apprécié par le médecin avec son patient, en fonction des traitements qu’il prend (voir « réponses rapides » de la HAS pour les traitements concernés). Dans certains cas, si cela est possible et nécessaire, les médicaments à risque d’interaction devront être arrêtés ou leur posologie devra être modifiée pendant le traitement par Paxlovid®. Dans d’autres cas, si un traitement représente une contre-indication à l’utilisation de Paxlovid® et ne peut être arrêté, le patient ne pourra pas bénéficier de cet antiviral. Dans ce cas, on rappelle que l’anticorps monoclonal Xevudy® est également un traitement possible en curatif.
Face à ce risque d’interactions médicamenteuses, la HAS souhaite qu’un outil pratique d’aide à la prescription soit rapidement mis à disposition des prescripteurs.
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