Patients critiques en réanimation avec tachycardie supraventriculaire : intérêt de la cardioversion
- Champion S & al.
- Ann Cardiol Angeiol (Paris)
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude française menée chez les patients en réanimation avec tachycardie supraventriculaire montre que l’utilisation du choc électrique externe serait associée à une cardioversion immédiate et au maintien du rythme sinusal pour 80,8% d’entre eux. Ce taux est tout à fait comparable à celui obtenu dans le cadre de l’arythmie complète par fibrillation atriale (ACFA) et plus élevé que dans une précédente étude menée en réanimation1.
Pourquoi est-ce important ?
Les données de la littérature indiquent que 6 à 20% des patients admis en réanimation, et 50% de ceux avec choc septique ou présentant une pathologie cardiaque aiguë, auraient des troubles du rythme supraventriculaire (incluant l’arythmie complète par fibrillation atriale)2,3.
Les auteurs indiquent que selon leur expérience « les troubles du rythme supraventriculaire pourraient représenter un réel facteur de risque de mortalité par événement thromboembolique, et/ou altération hémodynamique ». À ce jour, il n’existe aucun protocole précis compte tenu de la forte variabilité des situations rencontrées. Une précédente étude ayant évalué le choc électrique externe (CEE) a conclu qu’après 5 minutes, 24 et 48 heures, seuls 35, 16 et 13,5% de patients avaient un rythme sinusal réduit1. Cependant, cette étude présentait quelques limitations notamment dans le profil des patients inclus (plus d’un tiers étaient en post-chirurgie thoracique) et aucun n’avait reçu d’antiarythmique avant ou au cours du CEE, ce qui n’est pas le cas de l’étude présentée.
Méthodologie
Étude observationnelle, prospective de 15 mois, ayant inclus tous les patients adultes (hors post-chirurgie cardiaque) pris en charge en réanimation médico-chirurgicale avec une tachyarythmie supraventriculaire prolongée (≥30 secondes).
Principaux résultats
Au total, 846 patients ont été inclus dans l’étude et 12,8% (n=108) d’entre eux ont présenté une tachycardie supraventriculaire (TSV) à l’admission ou au cours du séjour en réanimation. Parmi ces TSV, 79% étaient des ACFA, 11% des flutters auriculaires et 9% des tachycardies atriales. La durée médiane de la TSV était de 4 heures.
Parmi ces patients, 72% (n=78) ont reçu un anti-arythmique, amiodarone (92%), magnésium (23%), bêtabloquants (6%), digoxine (6%) et inhibiteurs des canaux calciques (2%). Au total, 68% de l’ensemble des patients ayant bénéficié d’une prise en charge médicamenteuse ont bénéficié d’un taux de conversion global en rythme sinusal.
Vingt-quatre autres pour cent de patients (n=26, dont 24 (92%) avaient au préalable reçu un anti-arythmique médicamenteux – amiodarone - 100% - et sulfate de magnésium - 29% -) ont reçu un choc électrique externe avec un taux de succès immédiat de 80,8%.
Principales limitations
Étude observationnelle et non contrôlée. Le choix des médicaments administrés était laissé à la préférence des médecins.
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