Patient ayant une polyarthrite rhumatoïde difficile : ça veut dire quoi ?
- Nagy G & al.
- Ann Rheum Dis
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
Bon nombre de patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde restent insuffisamment soulagés car difficiles à traiter. La première étape avant des recommandations spécifiques de prise en charge des patients souffrant d’une polyarthrite rhumatoïde (PR) difficile à traiter consiste à établir une définition commune de la situation clinique. Après avoir exploré la littérature, interrogé des rhumatologues au niveau international, la Task Force de l’European League Against Rheumatism (EULAR) en charge de ce sujet a établi une définition autour de trois types de critères : les antécédents d’échec thérapeutique, la caractérisation de l’activité de la maladie et la perception clinique du praticien et/ou du patient.
Les antécédents d’échec au traitement regroupent :
- Les patients en échec après avoir été traités selon les recommandations de l’EULAR et ayant déjà reçu un traitement par DMARDs conventionnels synthétiques (sauf contre-indication) et ≥2 DMARDs biologiques ou thérapies ciblées ayant des mécanismes d’action différents. Bien qu’il ait été proposé d’ajouter une notion de temps à ces critères, ce point n’a pas été retenu par la Task Force. Notons également que si les traitements par DMARDs conventionnels synthétiques sont contre-indiqués, l’échec après ≥2 DMARDs biologiques ou thérapies ciblées suffit pour définir une PR difficile à traiter. La Task Force a également ajouté la mention « Sauf restriction de l’accès aux traitements liée à des facteurs économiques » afin d’intégrer les difficultés que peuvent rencontrer des pays à faible revenu.
La caractérisation de l’activité d’une PR difficile est définie par la présence d’au moins un des éléments suivants :
- Une maladie dont l’activité est a minima modérée (mesurée par des critères composites validés, comme le DAS28-ESR>3,2 [score d’activité de la maladie sur 28 articulations et intégrant la mesure de la vitesse de sédimentation des érythrocytes] ou le CDAI>10),
- La présence de signes et/ou symptômes suggérant une maladie active,
- L’incapacité de réduire progressivement un traitement corticoïde au-dessous de 7,5 mg/j de prednisone ou équivalent,
- Une radiographie indiquant une progression rapide (avec ou sans signes cliniques de l’activité de la maladie),
- Des symptômes de polyarthrite indiquant une altération de la qualité de vie.
Enfin, la perception de la maladie :
- Le rhumatologue et/ou le patient peuvent percevoir la maladie comme vraiment problématique. Bien qu’étant subjectif, ce critère a été maintenu par la Task Force.
L’EULAR invite à utiliser cette définition non seulement dans les études mais également en pratique clinique.
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