Particules liées aux moteurs diesel et cancer de la vessie
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Les données cumulées de deux études épidémiologiques de large envergure ont mis en évidence une augmentation du risque de tumeur urothéliale de la vessie en cas d’exposition aux particules liées aux moteurs diesel. Un seuil cumulé >396 μg/m3-années conduirait à une augmentation de 61% du risque de carcinome urothélial de la vessie.
Pourquoi ces résultats sont intéressants ?
L’International Agency for Research on Cancer (CIRC) a classé les gaz d’échappement des moteurs diesel comme agents carcinogènes pour l’homme sur la base d’un sur-risque démontré dans le cancer du poumon. En revanche, l’éventuel sur-risque de cancer de la vessie dans ce contexte était évoqué par le CIRC, mais avec l’indication d’un manque de preuves permettant de conclure. Cette étude est l’une des premières à apporter des données basées sur l’estimation quantitative de l’exposition professionnelle au diesel tout au long de la vie.
Méthodologie
Les données d’entretiens personnels de 1.944 cas de carcinome urothélial de la vessie ont été évaluées ainsi que les données de tissus tumoraux paraffinés et de 2.135 sujets contrôles provenant de deux études cas-contrôles menées aux États-Unis et en Espagne.
Les individus ont été interrogés afin de recueillir des données sur leurs antécédents d’exposition au diesel dans un contexte et pour estimer leur exposition cumulée.
Principaux résultats
Les analyses ont mis en évidence une association entre l’augmentation du risque de cancer de la vessie et l’exposition cumulée aux particules liées aux moteurs diesel. Ainsi, les travailleurs qui ont une exposition supérieures à 396 μg/m3-année avaient un risque de carcinome urothélial de la vessie augmenté de 61% (odds ratio 1,61 [1,08-2,40]). Ce sur-risque persistait dans le temps du moment où les taux cumulés étaient supérieurs au seuil précédemment cité, avec un odds ratiode 1,52 à 1,93 entre 5 et 40 ans. Les analyses suggèrent que les particules de diesel seraient associées à une augmentation des tumeurs de bas grade et au développement des formes tumorales avec envahissement musculaire. Des analyses complémentaires sont en cours afin d’évaluer s’il existe une association entre l’exposition au particules de diesel et un sous-type spécifique de cancer de la vessie (invasif ou non au niveau musculaire).
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