Parkinson : préciser le diagnostic pour prédire l’évolution et la survie
- De Pablo-Fernández E & al.
- JAMA Neurol
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
L’identification de sous-types cliniques de la maladie de Parkinson (MP), incluant les symptômes non moteurs au moment du diagnostic (troubles des mouvements oculaires rapides durant le sommeil, dysautonomie, troubles cognitifs), corrélée dans cette étude avec la présence de lésions cérébrales post-mortem, permet d’estimer de façon précise l’évolution de la maladie et la durée de survie. L’âge au diagnostic apparaît aussi comme un paramètre important, un âge plus élevé favorisant une évolution plus rapide. L’identification de ces sous-types est réalisable en pratique clinique et peut être utile pour préciser le diagnostic ou aider à stratifier les populations incluses dans les essais cliniques.
Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?
Bien que l’hétérogénéité de la MP soit reconnue depuis longtemps, l’identification de sous-types de la maladie n’est pas encore clairement définie. Une étude a toutefois identifié 4 paramètres cliniques susceptibles de distinguer des sous-types de MP : la sévérité des symptômes moteurs, la présence de troubles cognitifs, d’une dysautonomie et de mouvements oculaires anormaux durant le sommeil. Mais cette segmentation a été seulement observée sur une courte durée et demandait à être confirmée. À partir des registres de la Queen Square Brain Bank (Londres, Angleterre), des données cliniques concernant les symptômes non moteurs ont pu être prises en compte sur de plus longues durées, afin d’analyser les corrélations avec la vitesse d’évolution de la maladie et la sévérité des paramètres neurologiques éventuels.
Méthodologie
Cette étude longitudinale rétrospective a inclus des patients MP disposant d’un diagnostic confirmé de MP post-mortem. Différents sous-types ont été distingués selon la sévérité des symptômes moteurs (tremblements, bradykinésie, rigidité et instabilité posturale), mais aussi en fonction de la présence de symptômes non moteurs : dysautonomie (symptômes urinaires, constipation, symptômes gastro-intestinaux hauts, hypotension orthostatique, sudation excessive, dysfonction érectile), troubles des mouvements oculaires rapides durant le sommeil, troubles cognitifs au moment du diagnostic ou encore symptômes dépressifs majeurs. Selon la sévérité de ces symptômes, les patients ont ainsi été classés en 3 sous-types : symptômes non moteurs légers avec troubles moteurs prédominants, symptômes modérés ou sévères (pathologie diffuse associant symptômes moteurs et non moteurs sévères ou au moins 3 symptômes non moteurs sévères). Les lésions neurologiques post-mortemétaient également analysées. Le temps depuis le diagnostic et jusqu’au premier événement majeur lié à la maladie (chutes récurrentes, recours au fauteuil roulant, démence ou troubles cognitifs affectant la vie quotidienne, ou placement en institution) ou jusqu’au décès a ensuite été déterminé en fonction de chaque sous-type.
Résultats
- Sur les 111 patients inclus dans l’analyse, 60% étaient des hommes et l’âge moyen était de 62,5 ans.
- En analyse multivariée, le sous-type diffus était associé à une apparition plus précoce d’événements majeurs liés à la maladie et à une moindre durée de survie, avec un hazard ratio de 10,9 [IC95% : 5,51-21,58], p<0,001) pour le risque d’événements majeurs associés à la MP, et de 3,65 [IC95% : 1,98-6,75], p<0,001) pour le risque de décès. Seuls le sous-type de la MP et l’âge au diagnostic apparaissaient comme des marqueurs discriminants significatifs de ces sous-types, les patients les plus jeunes au diagnostic montrant des profils d’évolution moins rapides que les plus âgés.
- La sévérité des lésions neuropathologiques liées à des maladies à corps de Lewy ou à des maladies d’Alzheimer ne différait pas au stade terminal de la MP selon les sous-types. Et il en était de même du nombre d’événements majeurs atteints au moment du décès, suggérant une évolution physiopathologique plus rapide dans le sous-type diffus.
Limitations
Nature rétrospective de l’essai et hétérogénéité dans les procédures d’évaluation.
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