Paris sportifs : des risques pour la santé

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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En France, les paris sportifs étaient la deuxième forme de jeu la plus pratiquée en 2019, derrière les jeux de loterie : 5,5% des adultes l’avaient pratiquée au moins une fois dans l’année. Ils touchent un public jeune : 72% des parieurs ont entre 18 et 35 ans, et près de la moitié ont entre 18 et 25 ans. Ces parieurs sont souvent issus de milieux modestes et fréquemment chômeurs.

Le risque de jeu excessif est la plupart du temps connu des joueurs, mais minoré sous couvert de « jeu d’expertise ». Ses conséquences possibles sont pourtant bien réelles : surendettement, problèmes familiaux, isolement social pouvant aller jusqu’au suicide. Parmi les joueurs et en comparaison de la population générale, les troubles anxieux sont 4 fois plus fréquents, les troubles de l’humeur multipliés par 4,4, le risque d’épisode maniaque multiplié par 8, le risque de tabagisme multiplié par 6,7, d’usage ou d’abus d’alcool par 6,0 et de dépendance aux drogues illégales par 4,4.

C’est pourquoi Santé publique France a lancé une campagne de sensibilisation à ces risques : « Parier, c’est pas rien ». Son principe est de déconstruire les idées reçues à travers une émission débat en format audio dans laquelle Mohamed Bouhafsi, journaliste et chroniqueur, et Laurent Karila, addictologue, interrogés par le comédien Fred Testot, décryptent la problématique des paris sportifs : poids des opérateurs de jeux, leurs techniques marketing, le caractère addictif des paris sportifs, les conséquences et mécanismes de l’addiction. Des capsules vidéo diffusées sur l’internet complètent le dispositif d’information.

Les parieurs sont invités à se rendre sur le site Joueurs-Info-Services qui leur propose des conseils pratiques et juridiques, un annuaire des structures spécialisées en addictologie, la possibilité de chatter avec un correspondant et un service de rappel. Un numéro de téléphone (09 74 75 13 13), anonyme, non surtaxé, est disponible 7 jours sur 7 de 8h à 2h du matin pour mettre en relation les joueurs et leur entourage avec un écoutant.

En 2021, 3.635 demandes d’aide et d’information ont été adressées à Joueur-Info-Services. Les thématiques les plus souvent abordées étaient les difficultés à arrêter (34%), les difficultés financières (26%) et le mal-être (24%).