Paris Hepatology Conference 2018 : les spécialistes plaident pour un dépistage de masse des maladies chroniques hépatiques

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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Les 15 et 16 janvier derniers, se tenait le 11è congrès Paris Hepatology Conférence (PHC) réunissant plus de 1.000 experts internationaux en hépatologie. À cette occasion, le professeur Patrick Marcellin, président et fondateur de l’évènement, a insisté sur la nécessité de renforcer le dépistage des maladies hépatiques chroniques, qui restent sous-estimées malgré le poids médical et économique qu’elles représentent en France et dans le monde.

Les chiffres sont sans équivoque : avec 844 millions de personnes touchées et 2 millions de décès annuels, l’ampleur des maladies hépatiques chroniques dépasse le fardeau lié au diabète (422 millions de cas, 1,6 millions de décès). Rien qu’en France, on déplore 700.000 cas de cirrhose, entraînant 10 à 15.000 décès annuels et 9.000 nouveaux cas d’hépatocarcinome associés à 7.000 décès chaque année. Et l’épidémiologie des maladies chroniques du foie est amenée à évoluer ces prochaines années, avec l’explosion de la proportion des stéatohépatites non alcooliques (NASH), d’origine métabolique, et l’évolution de l’incidence des hépatites virales grâce aux nouveaux traitements.

Aujourd’hui, il est temps, selon les spécialistes, de prendre la mesure de l’enjeu en améliorant le dépistage de ces maladies, longtemps silencieuses. De nombreux arguments plaident pour la faisabilité et l’efficacité d’une telle approche : côté pathologie, le dépistage de masse des maladies chroniques hépatiques est justifié par leur épidémiologie et par l’existence de moyens de prévention, de contrôle, voire de guérison efficaces pour les contrer. Sur le plan de la faisabilité, le dosage des transaminases (ALAT et ASAT) apparaît comme une méthode simple, fiable, facilement accessible et peu coûteuse qui peut être systématiquement proposée dans le cadre d’un bilan biologique. Son interprétation peut être l’occasion de repérer précocement une inflammation chronique, dont la prise en charge évitera l’évolution vers un stade avancé de fibrose, de cirrhose, voire de carcinome hépatocellulaire. Aujourd’hui, plus que jamais, il semble possible de modifier le cours de ces maladies, parfois négligées.