Paradoxe de l’obésité, fantasme ou réalité ?

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Dans cette revue de la littérature, deux tiers des études confirment l’existence d’une meilleure survie chez les sujets âgés en surpoids ou obèses.
  • Ce paradoxe apparaît de façon plus nette lorsqu’existent des comorbidités.
  • Les auteurs font remarquer que l’indice de masse corporelle (IMC) ne reflète pas la composition corporelle. Ils suggèrent cependant de prendre en compte ces résultats dans le conseil nutritionnel aux personnes âgées, en particulier celles souffrant de pathologies chroniques.

Pourquoi est-ce important ?

Le paradoxe de l’obésité décrit le phénomène selon lequel les personnes âgées en surpoids ou obèses atteintes de différentes pathologies auraient un meilleur pronostic que les personnes du même âge et de poids normal ou en sous-poids. Il existe cependant une grande homogénéité des résultats dans les études s’étant intéressées au lien entre obésité et mortalité dans cette population. Une revue de la littérature parue dans Nutrients fait le point sur le sujet pour essayer de mieux en comprendre les déterminants.

Méthodologie

Toutes les publications rapportant des données sur le lien entre un IMC ≥25 kg/m2 et la mortalité chez les sujets âgés de 65 ans ou plus ont été recueillies dans différentes bases de données jusqu’en mars 2022.

Principaux résultats

Au total, 58 études ont pu être prises en compte dans la revue, toutes jugées de bonne qualité méthodologique. Parmi elles, 20 n’ont trouvé aucun élément soutenant le paradoxe de l’obésité. Dans ces 20 études, 16 avaient inclus des sujets sans pathologie particulière et seulement 3 des sujets atteints de pathologies chroniques.

Sur les 9 études ayant évalué la mortalité à court terme (à moins de 12 mois), 7 ont mis en évidence une meilleure survie chez les sujets en surpoids ou obèses. Et sur les 28 ayant évalué la mortalité à plus long terme (≥5 ans), 15 ont pu faire la même observation. Lorsque n’étaient prises en compte que les études ayant inclus des sujets atteints de pathologies chroniques ou d’événements aigus (fracture du col du fémur, chirurgie urgente, …) (n=24), le paradoxe a pu être observé dans 18 d’entre elles (75%).