Pandémie de COVID-19 : qui a le plus souffert mentalement ?
- Résumé d’article
À retenir
- Une évolution importante de la consommation hebdomadaire de psychotropes a été observée en Pays-de-la-Loire entre fin 2019 et fin 2020, donnant une indication sur l’impact de la pandémie sur la santé mentale des Français.
- La consommation a varié en fonction de facteurs sociodémographiques. Elle a été particulièrement importante pour les moins de 15 ans et les non précaires.
- Les confinements n’ont pas impacté particulièrement la consommation de psychotropes.
- Les auteurs précisent que « Le système de soins a su s’adapter durant ces périodes de restrictions liées aux confinements, notamment grâce à l’extension de la validité des prescriptions sans nécessité d’un renouvellement par un médecin et un réseau de pharmacies efficace, avec une pratique collaborative des acteurs de santé qui doit être développée et/ou conservée pour faire face à d’éventuelles crises sanitaires. »
Pourquoi est-ce important ?
Plusieurs indicateurs montrent que la pandémie de COVID-19 a été une période jugée stressante pour de nombreuses personnes. En France, 2 périodes de confinement ont été décrétées, de 8 et 6 semaines, pendant lesquelles l’accès aux soins a été réduit, mais maintenu. La surveillance de la consommation de médicaments psychotropes est un bon outil pour mesurer indirectement la santé mentale des Français.
Méthodologie
Cette étude a inclus tous les individus vivant en Pays-de-la-Loire, soit 3,7 millions d’habitants. Leur consommation hebdomadaire en psychotropes a été suivie entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2020. Quatre catégories ont été définies : anxiolytique/hypnotiques, antidépresseurs, antipsychotiques et stabilisateurs de l’humeur (lithium, lamotrigine, carbamazepine, valproate de sodium). Les données ont été extraites à partir du système national de données de santé.
Principaux résultats
Sur l’ensemble de la cohorte suivie, 767.147 individus (20,91%) ont eu au moins une délivrance de traitement psychotrope en pharmacie entre 2019 et 2020. Les analyses montrent que la consommation de psychotropes en France a augmenté de 40,3% entre la dernière semaine de 2019 et la dernière semaine de 2020.
Elles ne montrent pas de rupture significative de la consommation de psychotropes au cours de l’année 2020 et en particulier lors des deux périodes de confinement (tendances quasi similaires pour les deux périodes de confinement).
L’augmentation de la consommation a concerné un peu plus les femmes que les hommes (+43% entre la dernière semaine de 2019 et la dernière semaine de 2020 versus 36%). Elle était également plus forte chez ceux qui n’avaient pas de pathologie chronique que chez ceux qui en avaient une, ainsi que chez ceux vivant en milieu rural plutôt qu’en milieu urbain.
L’augmentation de la consommation de psychotropes a été plus importante chez les jeunes (<15 ans) et les patients non socialement défavorisés. Ce qui montre la vulnérabilité du premier public face à ces évènements. Il est probable que l’accès facilité des sujets non socialement défavorisés ait contribué à l’augmentation de leur consommation de psychotropes.
Malgré l’augmentation des restrictions, le système français de distribution des médicaments s’est bien adapté grâce à l’extension de la validité des prescriptions sans nécessité de renouvellement par un médecin durant les confinements et à un réseau officinal efficace, avec une pratique collaborative des acteurs de santé.
Principales limitations
Ces données sont basées sur l’analyse des traitements délivrés par boîte entière et non de médicaments réellement consommés et portent sur une seule région, qui ne faisait pas partie des régions françaises les plus touchées par la pandémie.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé