Pénurie de médicaments : le rôle crucial des pharmaciens

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Début décembre 2022, l’Académie de pharmacie a proposé plusieurs mesures pour prévenir les pénuries de médicaments1, notamment l’amoxicilline pédiatrique. « Dans l’attente d’un retour à la normale, » elle s’est associée au Groupe de Pathologie infectieuse de la Société Française de Pédiatrie (GPISFP), à l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) et à la Société française de pathologie infectieuse de langue française (SFPILF) pour formuler plusieurs recommandations à destination des pharmaciens2 :

  • Limiter les prescriptions aux indications des recommandations officielles, chez l’enfant comme chez l’adulte.
  • Raccourcir les durées de traitement. Par exemple, pour les pathologies bactériennes fréquentes (angines bactériennes, otites, pneumonies…), passer de sept à cinq jours.
  • Ne changer de molécule antibiotique qu’en cas de nécessité, afin d’éviter d’augmenter l’indisponibilité de molécules utilisées dans des contextes spécifiques et non remplaçables.
  • Devant toute prescription d’amoxicilline, vérifier la réalisation préalable d’un test rapide d’orientation diagnostique (TROD) ou le réaliser à son initiative (à partir de 10 ans). Si un patient se présente avec les symptômes d’une angine et sans consultation médicale préalable, le pharmacien est autorisé à proposer et réaliser un TROD angine.
  • Dans le cas de pénurie d’une forme pédiatrique, utiliser les formes adultes en adaptant le plus exactement possible les doses au poids et/ou à l’âge de l’enfant, « quitte à mettre en œuvre des préparations pharmaceutiques et procéder à une dispensation à l’unité. »

Ces mesures doivent être prises en accord avec les médecins prescripteurs.

Répondre aux inquiétudes de la population sur la santé environnementale

L’Académie a également élargi son intérêt pour la santé publique en promouvant le rôle du pharmacien en santé environnementale3. En effet, pour elle, il est « un interlocuteur de proximité et de confiance, acteur-clé particulièrement adapté » pour répondre « aux inquiétudes croissantes de la population » portant sur les « pressions locales et globales liées aux activités humaines. » Elle note avec satisfaction que plusieurs facultés de pharmacie ont introduit la santé environnementale dans leur cursus de formation et ont développé « des formations de troisième cycle spécialisées conduisant à de nouveaux métiers, tels que évaluateurs de risques sanitaires environnementaux, ingénieurs d’études/de recherche santé environnement travail. » Elle plaide pour qu’un « enseignement homogène et structuré » soit dispensé dans toutes les facultés de pharmacie.