Père traité par valproate avant la conception : un risque de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant à naître ?

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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Il est bien établi que les enfants exposés pendant la grossesse aux médicaments à base de valproate ou ses dérivés présentent un risque élevé de malformations congénitales (11%) et de troubles graves du développement (30 à 40%). C’est pourquoi, un Programme de Prévention des Grossesses contenant un certain nombre de mesures, dont la nécessité d’une contraception efficace et la réalisation de tests de grossesse en cas de traitement par valproate, a été mis en place afin d’éviter la survenue de toute grossesse.

Quid du traitement des pères par valproate avant la conception ?

À la demande de l’Agence européenne du médicament (EMA), les laboratoires commercialisant du valproate ou un de ses dérivés ont mené des études supplémentaires sur les risques liés à ces traitements et notamment une étude ayant pour objectif d’évaluer les risques malformatifs et neurodéveloppementaux chez les enfants dont le père a été traité avant la conception. Cette étude, conduite sur la base de plusieurs registres scandinaves (Norvège, Suède et Danemark) sur une longue période, a comparé les enfants dont le père était traité par valproate dans les trois mois précédant la conception, par rapport aux enfants dont le père était traité par lamotrigine ou lévétiracétam.

Les résultats de cette étude suggèrent une augmentation du risque de troubles neurodéveloppementaux, comme des troubles du spectre autistique, chez les enfants dont le père était traité par valproate dans les trois mois avant la conception. Ce risque varie entre 5,6% et 6,3% chez les enfants nés de père exposé au valproate contre 2,5% et 3,6% chez ceux nés de père traité par lamotrigine ou lévétiracétam.

De nouvelles mesures de sécurité sont-elles nécessaires ?

Cette étude présente des limites qui ne permettent pas à ce stade de conclure sur ce risque. Des analyses complémentaires sont nécessaires pour évaluer la robustesse de ces données (évaluation européenne en cours). Cependant, si ces résultats étaient confirmés, ils pourraient conduire à de nouvelles mesures de sécurité.

Il est important d’informer les hommes traités par un médicament contenant du valproate, ou un de ses dérivés, de ne pas arrêter leur traitement sans avis médical car cela les exposerait à la réapparition des crises convulsives.