Opioïdes analgésiques et risque de décès par overdose ou suicide
- Oliva EM & al.
- BMJ
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
L’initiation et l’arrêt d’un traitement par opioïde analgésique seraient deux périodes de vulnérabilité spécifiques au cours desquelles les sujets seraient à plus grand risque de suicide ou d’overdose. À l’arrêt du traitement, le risque serait d’autant plus important que le traitement était de longue durée. En attendant des études complémentaires intégrant notamment le contexte de l’initiation et de l’arrêt de ces prescriptions d’opioïdes analgésiques, il est recommandé d’être prudent en particulier dans les 3 premiers mois suivant ces deux périodes.
Protocole de l’étude
Au total, près de 1,4 millions de sujets du système médical Veterans Health Administrationayant reçu une prescription ambulatoire d’opioïdes analgésiques entre octobre 2012 et septembre 2014 ont été inclus dans les analyses.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
La crise des opioïdes qu’a connue les États-Unis avec une sur-prescription de ces traitements dans des contextes de douleur chronique a incité à la mise en place de mesures favorisant la diminution, voire l’arrêt des traitements lorsque les risques dépassaient les bénéfices. Des signaux d’alerte sur les sur-risques de décès par overdose ou suicide à l’arrêt des opioïdes ont incité à la mise en œuvre de cette étude.
Principaux résultats
Sur l’ensemble de la population (âge moyen 60 ans, 8% de femmes) 2.887 décès par overdose ou suicide ont été notifiés. Parmi cette population, 10% avaient des troubles liés à la consommation d’alcool et 22% des troubles liés à la consommation de nicotine. La dose maximale d’équivalent morphinique prescrite était environ deux fois plus importante chez les sujets qui continuaient leur traitement par opioïdes que chez ceux qui l’avaient arrêté.
Au sein de la population, plus de la moitié des patients (57,4%) avaient arrêté leur traitement par opioïdes après 30 jours ou moins (pour 32,0%), 8,7% entre 31 et 90 jours, 22,7% entre 91 et 400 jours et 36,6% après plus de 400 jours de prescription.
Les analyses ont mis en évidence un sur-risque de décès par overdose ou suicide à l’arrêt du traitement. Ce sur-risque était d’autant plus élevé que la durée du traitement était importante : +67% après un traitement de 30 jours ou moins, 180% pour un traitement entre 31 et 90 jours, 295% pour un traitement entre 91 et 400 jours et +577% pour un traitement de plus de 400 jours.
Les analyses suggèrent que les taux de décès par overdose ou suicide seraient plus élevés dans le trimestre suivant l’initiation ou l’arrêt d’un traitement par opioïdes, mais qu’ils diminueraient ensuite.
Principales limitations
Il s’agit d’une étude observationnelle.
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