Obésité pédiatrique : Stanford GOALS… un but qui n’est atteint qu’en partie
- Robinson TN & al.
- Lancet Diabetes Endocrinol
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Seules quelques études interventionnelles se sont intéressées à l’impact à long terme de programmes spécifiques pour limiter la prise de poids chez les enfants à risque. L’étude Stanford GOALS est l’une d’entre elles. Elle a comparé l’efficacité à 3 ans sur la prise de poids d’un programme multidimensionnel (MMM) et d’un programme classique d’éducation sanitaire chez des enfants en surpoids ou obèses issus de milieux défavorisés. Les résultats montrent un bénéfice du programme ambitieux MMM sur l’évolution du poids et des facteurs de risque cardiométaboliques durant les deux premières années, mais sans différence significative à 3 ans. Ces données pourraient inciter à évaluer le programme MMM sur d’autres sujets à risque et à développer des stratégies additionnelles pour maintenir les effets à plus long terme.
Méthodologie
Cette étude à deux bras, en groupes parallèles, randomisés, en ouvert, contrôlée versus placebo, avec évaluation masquée à 3 ans, a inclus des enfants âgés de 7 à 11 ans issus de familles à faibles revenus appartenant à des communautés latino-américaines résidant en Californie. L’étude comparait un programme MMM (multi-niveaux, multi-paramètres, multi-composantes) à un programme classique d’éducation sanitaire. Le programme MMM comprenait notamment des changements comportementaux et de l’environnement familial, la pratique de sports d’équipe après l’école et des contacts avec des prestataires de soins de santé primaire.
Principaux résultats
Entre le 13 juillet 2012 et le 3 octobre 2013, 241 familles ont été recrutées et randomisées entre le programme MMM (n=120) et le programme classique d’éducation sanitaire (n=121). L’âge moyen des enfants était de 9 ans et demi, 56% étaient des filles et 98% étaient d’origine latino-américaine. Au global, à l’inclusion, 76% des enfants avaient un IMC dans le 95ème percentile par rapport à leur âge et sexe ou au-delà, 74% avaient une dyslipidémie ou un prédiabète. Les parents ou tuteurs étaient essentiellement des immigrés, avec un faible niveau d’éducation et de faibles revenus. L’immense majorité des parents et tuteurs avaient un IMC ≥25kg/m2 et 53% un IMC ≥30kg/m2. Le taux de participation durant les trois années était très important : 99% à un an, 97% à 2 ans et 94% à 3 ans. La fréquence des interventions concernant le programme MMM reçu au cours des 3 ans, bien qu’élevée, a diminué régulièrement au cours de cette période. En moyenne, les familles ont reçu 35 visites à domicile et 11 appels téléphoniques, ce qui correspondait à 88% des objectifs fixés en termes d’intensité du programme MMM.
Les enfants qui ont été inclus dans le programme MMM ont eu une moindre augmentation de leur IMC après un an et après deux ans de suivi que les enfants ayant suivi le programme classique (respectivement -0,73 et -0,63 kg/m2 en intention de traiter). En revanche, même si cette tendance était maintenue à 3 ans (-0,25 kg/m2 d’IMC gagné en faveur du programme MMM), la différence entre les deux groupes n’était pas significative.
Des variations bénéfiques ont cependant été observées en ce qui concerne l’adiposité, les facteurs de risque métaboliques, ainsi que sur les habitudes alimentaires et de l’activité physique avec le programme MMM.
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