Nutrition : une intervention multifactorielle pour basculer vers des substituts de viande
- Bianchi F & al.
- Am J Clin Nutr
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Une équipe britannique a conduit une étude randomisée pour évaluer si une intervention favorisant la réduction de la consommation de viande pouvait être efficacement menée moyennant une intervention couplant fourniture gratuite des substituts de viande, informations, encouragement et recettes.
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Elle montre qu’après 4 semaines, ceux ayant bénéficié de l’intervention consommaient moins de viande que ceux intégrés à un groupe contrôle. Le bénéfice était maintenu 4 semaines après l’arrêt de l’étude.
Pourquoi est-ce important ?
Outre le bénéfice clinique et pronostique, réduire sa consommation de viande peut être favorable à l’environnement. Différentes études ont essayé d’évaluer, si l’information, la sensibilisation, la mise à disposition de brochures ou de recettes permettait d’en réduire la consommation, mais elles ont apporté des résultats contrastés. Malgré ses limites (biais méthodologique et durée), cette étude a le mérite d’être randomisée et suggère que toutes prises ensemble, plusieurs mesures peuvent aider les participants à réduire leur consommation de viande.
Méthodologie
Les participants ont été recrutés par une annonce. Durant une première période, ils devaient remplir un agenda de consommation alimentaire, permettant d’identifier ceux qui consommaient de la viande au moins 5 jours par semaine, et qui ne mangeaient pas régulièrement de substituts de viande. Ces derniers été randomisés en ouvert entre l’intervention et un groupe contrôle. Ceux de l’intervention recevaient gratuitement des substituts pour 4 semaines, qu’ils choisissaient parmi une liste de produits composés de champignons, de légumes ou de légumineuses. Ils recevaient aussi des brochures sur le bénéfice environnemental et sanitaire pouvant découler d’une moindre consommation de viande, de recettes et de success stories de personnes ayant déjà réduit sa consommation.
Principaux résultats
Au total, 115 participants ont été recrutés puis randomisés: ils avaient majoritairement entre 20 et 40 ans et les deux tiers étaient des femmes. La consommation de viande à l’inclusion était en moyenne de 134 g/j et de 130 g/j dans le groupe témoin et le groupe intervention respectivement.
Par rapport au groupe témoin, ceux ayant bénéficié de l’intervention ont significativement réduit leur consommation de viande (de 63 g/j à 4 semaines et de 39 g/j à 8 semaines, p<0,0001 pour les deux, après ajustement sur la consommation moyenne à l’inclusion).
Ceux du groupe intervention ont aussi déclaré une intention plus fréquentes à 4 et 8 semaines de suivre un régime pauvre en viande, ils avaient une perception plus positive des régimes pauvres en viande et étaient 27% (vs 9%) à 4 semaines et 45% (vs 11% ) à 8 semaines à se déclarer comme faibles ou non mangeurs de viande. L'intervention a également entraîné une réduction significative du poids corporel de -0,6 kg à 8 semaines.
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